Forêt de Bialowieza et Excursion à Biebrza Du 23/10/2010 au 01/11/2010
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Faunes et paysages merveilleux sont au détour de chacun d'eux.
Forêt de Bialowieza et Excursion à Biebrza
Du 23/10/2010 au 01/11/2010 - 2 participants
Le 23 octobre 2010 au soir "Bialowieza"
Nous sommes arrivés à la nuit sur Bialowieza. Nous sommes alors accueillis chaleureusement par nos hotes, avec un bon repas de bienvenue.
Le 24 octobre 2010
Nous arrivons en forêt, il fait nuit, les rayons de lune éclairent notre chemin. Nous arrivons aux abords d'une petite clairière. Là, une laie est immobile, le groin plongé dans les feuilles mortes, occupée à chercher sa nourriture, tandis que ses petits ont cessé leurs activités. Nous sommes vite repérés, mais pour autant, d'autres laies viennent la rejoindre.
Entre temps, j'entr'aperçois la forme d'un bison furtivement entre les arbres de la haute futaie. Impossible de montrer l'animal à mes compagnons de voyages qui n'arrivent pas à le repérer. Un jeu de cache-cache s'engage et nous traversons la haute futaie. L'animal fantomatique s'est comme évaporé dans les airs et nous tombons nez à nez avec une laie qui détale à vive allure, apparemment surprise par notre présence en ces lieux.
Enfin, je retrouve le bison en scrutant à travers les troncs. Une corne et une oreille dépassent à peut-être cent mètres de nous, le reste de l'animal restant toujours invisible. J'essaie de leur montrer, mais en vain, ils ne le voient toujours pas. Sacré bison capricieux !
Nous contournons la futaie, et les voilà !!!... Trois seigneurs de la forêt, trois taureaux qui, malheureusement, disparaîtront rapidement dans les profondeurs de la forêt.
En fin de matinée, nous croiserons quatre biches et un jeune cerf, tout en observant sur notre chemin des multitudes de bouvreuils pivoines ainsi que des pics, affairés à leur quête de nourriture.
L'après-midi, nous nous rendons vers l'une des nombreuses rivières de la forêt où une prairie naturelle s'étend sur plus d'un kilomètre. Ô surprise ! Cinq bisons sont là dans les roseaux de l'autre côté de la prairie. Nous pouvons tranquillement les observer à cette distance, avec l'espoir de les voir se rapprocher. Mais, en vain. Apparemment, les roseaux ont l'air de bien leur convenir...
Le 25 octobre 2010
L'aube naissante, nous arrivons dans une clairière enveloppée par la brume. Une nuée de grands corbeaux nous accueillent en poussant leur cri macabre, tandis qu'un chant de pygargues retentit au-dessus de nos têtes. On ne distingue rien sur la prairie dissimulée par cette brume épaisse, apparemment vide de toutes vies...
Sur notre gauche, le voile se lève légèrement laissant apparaître deux silhouettes massives. Deux énormes taureaux sont là, à 80 mètres de nous, broutant tranquillement à l'abri de la brume.
La brume se reforme. Les bisons disparaissent tel un mirage et nous ne les reverrons plus. Au bout d'une demi-heure, le brouillard se lève enfin sur notre droite, et laisse apparaître la lisière de la forêt. Quel magnifique spectacle !
Nous continuons notre approche. Une biche et son jeune traversent devant nous alors que des gélinottes s'envolent dans les sous-bois. Trois laies nous surprennent à quelques mètres. Elles sont accompagnées par une ribambelle de bêtes rousses. D'un coup, les laies se figent, puis, l'une d'entre elles, la matriarche, pousse un soufflement d'alarme et s'enfonce dans la grande sylve, suivie par tout le groupe. Nous retournons alors à la voiture pour nous diriger vers un café bien mérité.
Là, nous ferons une drôle de rencontre : le patron d'un micro-musée-café qui nous autorisera une petite visite des lieux, alors que cela fait deux ans qu'il est fermé à chacun de mes voyages. Curiosité à ne pas manquer. Ce micro-musée est à la gloire du communisme, chose étrange quand on connaît l'histoire de ces lieux. Le patron était certainement nostalgique de cette époque.
L'après-midi, nous sommes de nouveau en forêt et nous nous postons à l'affût. Des geais viennent tout autour de nous à la recherche de glands et d'autres denrées précieuses à ce moment de l'année où les prémices d'un hiver rude se font ressentir. Une pluie soudaine interrompra notre affût qui sera de courte durée.
Le 26 octobre 2010
4 heures du matin - et oui je sais, c'est tôt - départ pour la vallée de la Biebrza. Nous arrivons à temps pour assister aux premières lueurs de l'aube. Une femelle élan vient tout juste de rentrer dans une phragmitaie (roselière). Présumant que l'animal s'y trouve, nous marchons en direction de la zone où nous l'entendons patauger sans le voir. Uniquement le haut des roseaux bouge. Puis d'autre pas se font entendre et là, il n'y a plus de doute, ils sont au moins deux, mais impossible de les distinguer. Juste derrière nous, dans un bosquet de saules, des râles étouffés se font entendre ! Un mâle est en train de bramer. Les deux élans se déplacent et pataugent dans la roselière. Je laisse mes deux compagnons qui ne quittent pas du regard le bosquet où se tient le mâle.
J'aperçois la femelle qui sort la tête des roseaux. Mes compagnons me rejoignent mais il est déjà trop tard, elle s'est de nouveau mise à couvert. Pas de chance...
Je m'écarte d'eux pour observer un passereau durant deux ou trois minutes, puis je reviens vers eux. Tout en les rejoignant là où je les avais laissés, je vois que la femelle les observe alors qu'ils sont en train de converser. Je leur chuchote " la femelle vous observe, là, devant vous " et, ô surprise, elle sort de sa cachette suivie de deux jeunes, pour disparaître quelques minutes plus tard.
L'après-midi, nous nous rendons dans une immense tourbière après avoir traversé un bois marécageux où nous attendait une agréable rencontre. Une bécasse des bois décollera sur notre passage à 2 mètres à peine de ma personne. Arrivés sur la tourbière, rien à l'horizon, mis à part un busard des roseaux femelle en chasse.
L'espoir nous abandonne. Rien à l'horizon, si ce n'est qu'un bosquet de saules. Nous rentrons dans une discussion sur nos passions communes, et là, alors que nous nous étions résignés, une femelle élan apparaît du buisson à 200 mètres. Elle était là, dans cette touffe de saules, certainement en train de ruminer l'herbe ingurgitée quelques heures auparavant.
Elle rentrera de nouveau au bout d'une demi-heure et nous la laissons en paix. Nous reprenons notre sentier à l'intérieur de la forêt humide où nous surprendrons un second élan. Malheureusement, à travers les troncs, impossible de le distinguer correctement et il finira par disparaître totalement dans ce dédale marécageux.
Mes compagnons me font part de leur envie de rester une journée de plus ! La décision est prise, nous restons !
Le 27 octobre 2010
Il fait encore grand nuit quand nous partons après une nuit salvatrice.
Une surprise de taille nous attendait... Toute la région se couvrait d'un épais brouillard tel qu'on aurait pu presque le toucher. Nous roulons au pas, la route est dangereuse car déformée et très fréquentée par les élans.
Ä peine arrivé là où la veille nous avions observé la femelle et ses deux petits, qu'elle nous apparaît comme un fantôme enveloppé par la brume. Nous nous observons mutuellement à quelques mètres. Mon compagnon s'allonge sur l'asphalte pour faire des photos, tandis que sa compagne observe attentivement la petite famille.
La scène s'éternise ainsi comme si tout ce monde faisait partie intégrante d'une œuvre impressionniste. Toutefois, au bout d'une demi-heure, la mère décide de repartir à travers une carricaie en direction de la saulaie la plus proche pour mettre à couvert toute sa petite famille.
Après ces magnifiques moments, mon compagnon s'aperçoit que toutes ses photos sont ratées ! Vraiment pas de chance, mais l'observation restera fixée à jamais dans nos mémoires.
Nous partons sur un sentier à l'approche. En traversant une petite partie de tourbière, je repère une silhouette de rapace, branché sur un arbre se trouvant là, perdu au milieu de cette immensité. Nous avons du mal à le distinguer à cause de la brume et nous décidons de se rapprocher de quelques dizaines de mètres dans l'espoir de l'observer plus distinctement. Un bruit d'envol quasi à mes pieds, et une bécassine s'envole à vive allure. Dans la seconde qui suivit, le rapace, à qui la scène n'a pas échappé, s'envole lui aussi, mais pour une tout autre raison, l'envie de plumer la bécassine sans doute. C'est un faucon pèlerin, il n'y a plus aucun doute. Tous deux disparaitront alors dans la brume.
À travers un bois humide, nous ferons décoller du sentier un couple de tétras-lyre à plusieurs reprises. Puis, nous parvenons sur une tourbière où, a priori, il n'y a rien et nous avançons pour aller au-delà d'un buisson, mais rien. Sa compagne nous appelle, elle vient de repérer trois élans sur la tourbière, deux femelles et un jeune de l'an dernier. Ils sont peut-être à un kilomètre de nous. Une des deux femelles est très impressionnante par sa taille et certainement âgée. Cela se voit à sa glotte qui est très développée. Ils finiront par disparaître derrière un rideau d'arbres.
En reprenant le chemin du retour, nous observons une femelle couchée qui, au bout de quelques minutes, se lève et rentre à couvert.
Au milieu de la journée, nous reprenons la route pour rentrer à Bialowieza où nous arriverons un peu tardivement. Il est 16H00. Je me dirige de suite sur l'une de mes zones préférées, se trouvant être l'une des plus proches de nous !
Sur le chemin des traces de loups puis un excrément. Nous arrivons enfin aux abords de la grande prairie après 45 minutes de marche. Des bouses fraîches parsèment la clairière et, au fond de celle-ci, je m'aperçois que nous ne sommes pas les seuls : les bisons sont là en lisière, ils viennent eux aussi d'arriver. À-peu-près quinze à vingt individus sont présents, soit déjà sortis, soit encore à couvert. On les distingue dans la pénombre. Ils pâturent tout en avançant lentement sur la prairie.
Les bisons repartiront dans l'épaisseur forestière. Nous repartons de ce lieu et reprenons le chemin qui mène à la voiture, mais; à peine après avoir parcouru deux cent mètres, qu'un drôle de chant m'interpelle, une chouette chevêchette. Je l'appelle et la petite chouette arrive droit sur nous en quelques secondes. Elle se pose au-dessus de nous puis elle fera des piquets sur nous. La chouette me répond de plus en plus nerveusement, puis, une deuxième répond à ma grande surprise. Je préfère cesser avant de déclencher un réel conflit entre elles !
Pendant ce temps, nous aurons observé une deuxième troupe de bisons traversant à trois cent mètres de nous dans la pénombre. Je ne peux dire avec exactitude combien d'individus sont passés sur le chemin, étant occupé avec la chouette qui, par sa taille - la plus petite chouette d'Europe -, est beaucoup plus rare à observer que les bisons...
Le 28 octobre 2010
Au petit matin, à quelques dizaines de mètres de la prairie dans une demi-pénombre, nous nous faisons surprendre par des sangliers qui donneront l'alerte par leurs grognements et soufflements aux animaux présents sur la plaine. Nous avons vaguement distingué des cervidés fuyant celle-ci.
L'après-midi, nous croiserons un chien viverrin à une dizaine de mètres de nous à l'approche et assisterons à un passage migratoire de grands rapaces : une quinzaine d'individus sont passés ensemble. Au crépuscule une nouvelle chouette chevêchette chante, mais cette fois, je ne l'appellerais pas, pour éviter un nouveau conflit territorial, vu la magnifique observation de la veille.
Le 29 octobre 2010
Au petit matin, nous prenons le chemin de la forêt. Arrivés à destination, le jour commence à nous guider sur la sente plongée dans l'obscurité. Le chant d'une chouette chevêchette nous tiendra compagnie sur la sente...
Tout en marchant, nous dérangeons un bison qui en partant, craque du bois sous ses pas lourds sans que l'on puisse le voir dans cette quasi-obscurité à peine effleurée par les premières lueurs de l'aube naissante.
Nous croisons un solitaire (sanglier) qui part tranquillement. Une centaine de mètres plus loin, un loup au pelage gris anthracite coupe notre sente et disparaît dans la haute futaie en quelques secondes. Magnifique apparition de ce loup, sa robe était vraiment peu commune et très sombre...
Nous finirons par abréger cette sortie à cause de la pluie.
Le 30 octobre 2010
Le temps est clair, la voute céleste étoilée. Une légère pellicule de glace recouvre le pare-brise du véhicule. Idéale. Nous partons pour toute la journée et nous distinguons à peine le sentier. Le chant des chevêchettes raisonne dans la grande sylve.
Ä peine arrivés sur la prairie que je distingue une énorme silhouette massive à travers les branchages. Un bison se tient là à une cinquantaine de mètres de nous sur notre droite en train de brouter. Un deuxième se trouve encore plus à droite. Quelques minutes se passent, puis les deux bisons repèrent quelque chose dans le fond de la clairière. L'inquiétude les gagne et ils s'éloignent pour se mettre à couvert.
Tout au long de cette journée, nous observerons des pics en train de se nourrir, coinçant des cônes d'épicéas dans des anfractuosités. Quelques cervidés traverseront devant nous...
Pour ce midi, j'ai prévu une flambée pour faire cuire des saucisses sur des branches de noisetiers, un bel assortiment pour découvrir les spécialités du pays.
L'après-midi, nous partons pour l'affût. Sur notre chemin nous croisons 3 femmes polonaises en vélo qui nous demandent leur chemin en présentant une carte. Je montre leur position sur le plan. Ä leur grand étonnement, elles me redemandent si je suis sûr de moi, car elles pensaient se trouver à 5 kilomètres de là.
Un peu plus tard nous arrivons à notre poste d'affût. Deux heures plus tard, et moult pics observés ainsi que d'autres passereaux, deux chiens viverrins débarquent sur notre droite et passent à proximité de notre cache, finissant par s'éloigner et par disparaître dans l'épaisseur du sous-bois.
Nous repartons de notre affût entre chiens et loups. Nous croisons une dizaine de sangliers qui traversent devant nous dans la pénombre et grognent sur notre passage, mécontents de notre rencontre. Un peu plus loin, nous croiserons un très gros mammifère dans un marécage mais impossible de dire avec certitude s'il s'agissait d'un bison ou d'un élan...
Le 31 octobre 2010
Le jour point sur la prairie et nous observons un bison qui déjà se dirige lentement sur la lisière tout en pâturant. Il y marquera son territoire sur des jeunes arbustes puis finira par disparaître dans l'épaisseur de la forêt.
Nous surprendrons un groupe de biches et leurs jeunes de l'année.
Nous reprenons notre voiture pour un café bien mérité et, devant notre véhicule, deux biches traverseront telle une belle conclusion pour clore ce voyage.
Le 01 novembre 2010
Retour à Varsovie et dernier regard sur la plus grande forêt naturelle d'Europe. En la traversant, la route aura fait une victime dans le courant de la nuit, un chien viverrin, apparemment un jeune.
En longeant la lisière des prairies qui bordent la grande sylve, nous observerons une cigogne blanche en cours de s'alimenter, une retardataire sans doute, ses congénères étant déjà parties pour le continent africain.
Arrivés à Varsovie, nous observons deux ou trois corneilles mantelées, avant même de nous envoler.