Le brame de l'élan (Pologne) : Voyage Objectif Nature Du 17/09/2011 au 24/09/2011

Le brame de l'élan (Pologne) : Voyage Objectif Nature

Du 17/09/2011 au 24/09/2011 - 4 participants

Le 17 septembre 2011

Mes quatre compagnons arrivent à l’aéroport de Varsovie et nous prenons la route pour la Biebrza.

Nous arrivons à l’extrême sud de la vallée où nous prenons notre déjeuner en terrasse d’un petit restaurant dominant la Biebrza. De là, nous ferons notre première observation : un balbuzard pêcheur (aigle pêcheur) en vol.

Nous repartons ensuite sur le chemin et je leur montre une hutte de castors, avec un barrage, sur une petite rivière qui serpente à travers une forêt marécageuse. Nous traversons encore 60 kilomètres avant d’arriver chez notre hôtesse.

Chacun prend possession de sa chambre, puis nous irons nous promener dans le marais avant le dîner.

Je repère une femelle. Arrivés sur place, elle a disparu dans la roselière mais, plus loin, c’est un magnifique mâle que nous observerons. Les chants des grues raisonnent au-dessus de nous et nous voyons plusieurs de leurs vols en direction du cœur de la tourbière, lieu de leur dortoir...

Dans la pénombre, nous distinguons un second mâle. Sur le chemin du retour, un renard trottine sur le bas côté sur plus de 150 mètres.

Le 18 septembre 2011

Il fait encore nuit alors que nous prenons la route. Après une demi-heure, nous arrivons où nous avons observé la veille au soir l’élan mâle. Les lieux paraissent vides de toute vie dans la pénombre alors que l’horizon se pare de couleurs nuancées de rose pastel et de divers bleus. Ces couleurs remplacent  petit à petit l’obscurité. Les chants des grues raisonnent sur le marais.

800 mètres plus loin, un jeune élan de l’année est couché, puis, encore plus loin, c’est le mâle d’hier qui se trouve dans une aulnaie. Ô surprise ! Il y a une femelle couchée entre le mâle et nous, nous ne l’avions même pas vue : ces animaux ont un mimétisme surprenant...

Nous les observons de 5 heures 45 à plus de 8 heures 30. Entre temps, un épervier se voit poursuivi par des hirondelles de cheminée. Plusieurs vols de grues passeront ainsi que d’innombrables vols de geais, venant du nord et se dirigeant plein sud. Deux grandes aigrettes nous survolent et, pour finir, un autour des palombes file après nous avoir repérer.

Dans l’après-midi, un aigle mulote à côté d’un tracteur faisant les foins. Il se pose sur une meule, scrutant derrière l’engin à la quête d'une proie éventuelle dérangé par le tracteur. Le soir, nous assistons à la passée des grues, 400 à 500 lors de plusieurs vols, allant droit sur leur reposoir nocturne.

Sur le chemin du retour, notre compagne évitera une vipère péliade qui se lézardait sur la sente sablonneuse, récupérant la chaleur emmagasinée par le sable lors de cette belle journée automnale...

Le 19 septembre 2011

Sur la route nous croisons un renard.

Arrivés sur place à l’aube naissante, la silhouette d'un mâle se découpe sur le marais à 50 mètres de nous. Sur notre gauche se trouvent la femelle et son jeune. La femelle appelle le mâle par des bruits guturraux très sourds. Celui-ci se met alors à bramer alors que, pendant ce temps, une autre femelle passe derrière lui, à plus de 150 mètres...

Dans notre dos, les grues claironnent. Nous restons à observer ce trio de 5 heures 40 à 11 heures 30.

En début d’après-midi, en remontant dans le nord de la Biebrza, notre compagne repère un renard de la voiture. Je fais demi-tour car on ne sait jamais, des fois qu’il soit toujours là. Et oui, il est bien là, lové dans cette petite prairie, tranquille.

A l’intérieur du marais, nous observons une pie grièche grise, puis un écorcheur... Plusieurs groupes de grues en vol, ainsi que d'autres posées dans les prairies en train de glaner quelques grains oubliés par les paysans du cru.

Sur le chemin du retour, nous observons une femelle élan dans la forêt de pins sylvestres. Peu de temps auparavant, nous avons vu 3 élans dans la forêt, mais le temps que je m’arrête, ils avaient disparu.

En fin d’après-midi, nous partons pour une approche dans une forêt marécageuse où se trouvent de nombreuses trouées, ayant permis aux phragmites de s’installer. Nous observons plusieurs casse-noix mouchetés dans les noisetiers. Un élan se déplace en bramant. Nous l’entendons patauger mais impossible de l’apercevoir aussi nous reprenons l’approche. Dans un buisson de saules, des élans s’y trouvent. Ils n’en bougeront pas. La nuit s’installe et nous reprenons le chemin du retour où nous croisons un renard furetant le long du chemin.

Le 20 septembre 2011

Nous repartons à l’aube dans l’espoir de retrouver notre trio. Arrivés sur place, le mâle se tient là, à quelques mètres. Apparemment, il est seul et nous l’observons faire des petits allers-retours. Malheureusement, pas la moindre femelle...

Entre temps, nous découvrons la présence du petit, couché à une bonne centaine de mètres de là, mais, après plusieurs heures d’observation, pas de femelle.

J’emmène mes compagnons à un autre emplacement de la vallée, C’est un endroit où une famille de pygargues a élu domicile. Peut-être qu'avec un peu de chance... Sinon, en règle générale, c’est une très bonne place pour étudier l’ornithologie.

Arrivés donc sur les lieux, nous observons un grand rassemblement de cygnes tuberculés, une multitude de grandes aigrettes, des hérons cendrés. Le milieu est superbe : les fusains sont tels des buissons ardents, rougeoyants de mille feux, sans parler de la viorne qui se pare des mêmes couleurs mais avec des nuances plus douces.

Dans le ciel, 3 pygargues apparaissent. L’un d'eux se fait malmener par un grand corbeau, tandis qu’un faucon pèlerin attaque un chevalier. Il le manque à plusieurs reprises et le chevalier aura la vie sauve cette fois.

D’autres aigles sont apparus, peut-être des criards ou des pomarins : ils sont trop loin pour affirmer quoi que ce soit !

Encore des passages de grues au-dessus de nous par vagues successives...  Quelle belle journée....

Le soir, nous irons à l’affût aux castors. Mais en vain, rien ne brisera le miroir d’eau.

Le 21 septembre 2011

Ce matin la température a chuté.  À peine 4° degrés sous un temps brumeux, mais le ciel est rempli d’étoiles !

Arrivés sur la grande tourbière, celle-ci est totalement drapée par la brume. Là, dans le même secteur, nous repérons notre trio : leur silhouette se découpe dans la brume et, malgré l’obscurité, la brume réfléchit une certaine lumière.

Plus d’une heure se passe. Le mâle se met à bramer et s’avance sur la femelle qui l’encourage en répondant à ses avances. Le mâle contourne la femelle tandis qu'elle l’appelle. Les deux se mettent en mouvement et s’enfoncent dans la brume comme pour se mettre à l’écart : le couple désire peut-être un peu d’intimité !

Seul le petit est resté. On perçoit toujours le mâle bramer et la femelle qui lui répond.

Plus loin, nous rencontrons un jeune mâle qui n’a qu’un seul bois tordu et les oreilles déchiquetées. Mais quelle fière allure tout de même !

Un bon kilomètre plus loin, c’est une jeune femelle couchée que nous apercevons. Elle se dresse sans prendre la fuite à une dizaine de mètres de nous et se met à manger. Elle ne bougera plus de ces broussailles.

Nous continuons et, cette fois-ci, c'est une femelle adulte qui se trouve couchée dans un marigot. Elle nous faussera compagnie sans demander son reste.

Après notre petit-déjeuner, nous repartons dans le marais. Le male et la femelle sont là, couchés. Il faudra 3 heures pour qu’ils se décident à se lever et s’évaporer dans le milieu...

En parcourant plusieurs kilomètres, nous observons un jeune mâle portant deux pointes toujours en velours.

Vers 16 heures, nous partons pour notre affût du soir. Un élan mâle traverse une grande plaine en prenant soin de ne pas s’attarder sur celle-ci.

Arrivés à destination, les prairies humides brillent de mille feux. Des araignées les ont parées d'une multitude de fils de soie. Nous assisterons à un concert : d’un côté les cerfs bramant et de l’autre les élans.

Le 22 septembre 2011

Au petit matin, dans la pénombre, une femelle et son jeune sont couchés à 200 mètres de là. Le mâle est toujours en compagnie de sa femelle et du jeune. Ce matin, nous ne nous attarderons pas trop.

Nous partons pour une balade durant laquelle nous observons des casse-noix mouchetés, buses, etc..

Le soir, nous entendons notre mâle bramer, puis, il surgit d’une haie d’aulnes en compagnie de sa femelle. Ce sera la dernière fois que nous les croiserons...

Le 23 septembre 2011

Les premières lueurs de l’aube commencent à percer l’obscurité. J’entrevois une énorme masse dans une petite plaine en lisière de la forêt marécageuse. En fait, ce n’est pas une masse, mais deux : deux élans, un mâle en compagnie de sa femelle. Une légère brume les voile.

Le mâle a des végétaux accrochés dans ses ramures. Les élans se découpent tels des ombres chinoises. Les premières couleurs de l’aube apparaissent derrière les houppiers. Dieu que cette scène est magique ! Elle restera certainement le plus beau des souvenirs de cette saison "le brame de l’élan" !

Ils disparaîtront dans la forêt. Le soleil est déjà haut dans le ciel quand nous apercevons un élan de l’autre côté de la tourbière soit à-peu-près 6 kilomètres.

Sur le chemin du retour, une surprise nous attend. La femelle vue ce matin est restée à côté du lieu d’observation. Elle s’éloigne en s’enfonçant dans le marécage : un bruit derrière elle, son mâle se trouve en retrait...

En fin d’après-midi, nous nous rendons à notre affût, et sur la sente y menant, nous observons un pygargue subadulte qui plane juste au-dessus du marais : il est très clair.

Le soir venu, nous sommes donc à l’affût. Des centaines de grues défilent au lointain et, autour de nous, les élans brament à couvert. Plus loin, ce sont les cerfs qui font entendre leurs puissant raires.

Au crépuscule, une femelle traverse la roselière tandis que le chant des grues raisonne à travers toute la tourbière. Une bécassine file au-dessus du marais, tel un avion de chasse...

Sur le chemin du retour, nous croisons une très grosse femelle qui restera statique à notre passage, immobile dans la pénombre, attendant que l'on s'éloigne pour reprendre le cours de sa vie !

Le 24 septembre 2011

Nous partons à 2 heures du matin de la Biebrza en direction de Varsovie. Je traverse une partie du marais et dans mes phares, je distingue deux élans femelles ainsi qu'un renard.

Un nouveau séjour se termine pour mes compagnons, et pour moi un nouveau va commencer car ce soir, je serai de retour avec deux nouveaux compagnons.