Bialowieza et la vallée de la Biebrza Du 07/11/2011 au 17/11/2011

Bialowieza et la vallée de la Biebrza

Du 07/11/2011 au 17/11/2011 - 1 participant

Le 7 novembre 2011

Le ciel est bleu, le soleil rayonne de mille feux et me réchauffe, voilà une belle journée automnale qui s'annonce ! Je me trouve à F.Chopin, l'aéroport de Varsovie où mon compagnon de voyage arrivera dans une petite heure !

Il me rejoint enfin et nous ferons connaissance sur le trajet jusqu'à Bialowieza.

Arrivés à destination, nos hôtes nous ont préparé un bon festin.

Le 8 novembre 2011

Nous sommes en forêt alors qu'il fait encore nuit. Un petit froid sec nous saisit et, malgré tout, nous revigore.

Nous apercevons des traces de loups un peu partout, et l'espoir d'en observer un, même furtivement, nous tiendra en haleine durant toute l'approche.

Nous arrivons sur place. Une brume épaisse nous empêche de distinguer âme qui vive. Lorsqu'elle se dissipe enfin légèrement, il me semble distinguer de grosses masses noyées dans ce brouillard. Et oui ! Voilà deux, trois, non, quatre bisons ! Des taureaux de toute beauté. Leurs toisons sont givrées de la tête au milieu du corps. Nous nous approchons et nous les observerons durant une bonne quarantaine de minutes.

Tout en continuant notre approche, nous traversons des paysages magnifiques, revêtus de leur manteau de givre. J'ai l'impression de parcourir cette forêt pour la première fois alors que cela fait déjà une vingtaine d'années que je la fréquente. Sur le chemin du retour, une biche surgit devant nous, tandis que des geais des chênes festoient sur le sentier où une bichette viendra rejoindre sa mère.

Le soir venu, nous marchons en direction d'une zone que les bisons affectionnent tout particulièrement, et où de temps en temps, les loups font de brèves apparitions...

Sur ce chemin, d'énormes masses sortent devant nous : des sangliers suivis par des marcassins.

Arrivés à notre affût, rien ne bouge. Une heure se passe et toujours rien. Enfin, l'un des seigneurs des lieux surgit devant nous sans un bruit, puis deux et trois taureaux dans la lumière rasante du soir ! Quel magnifique instant...

Nous remarquons que l'un deux est nettement plus petit. Ils finissent par disparaître en traversant la rivière.

Le 9 novembre 2011

L'aube perce la noirceur de la nuit. Sur le chemin menant à la forêt, nous rencontrons un renard qui trottine sur l'asphalte en croisant notre véhicule sans aucune crainte...

Arrivés dans la grande sylve, nous prenons la direction d'un endroit que j'apprécie fortement pour ses arbres plus que tricentenaires. C'est un lieu qui me semble magique et d'une beauté à couper le souffle. De plus les bisons, et autre bestes féroces, le fréquentent assez souvent. Durant quelques instants, on pourrait s'imaginer de retour à la Préhistoire !

Sur la sente, deux énormes masses traversent. Là, une troisième nous regarde, immobile, dans une demi-pénombre. Il s'agit d'une petite famille de bisons composée de 10 à 12 individus. Dur à dire quand vous assistez à une représentation ambiance ombre chinoise. La troupe est composée de vaches, de génisses et de veaux.

Lors de cette rencontre, nous entendons le chant d'une chouette chevêchette qui retentit (chant automnal). Je tente de l'appeler, elle me répond et vient se brancher juste au-dessus de nous.

Durant l'après-midi, nous sommes sur le chemin de notre affût. Arrivés sur place, nous nous dissimulons à la lisière d'une clairière où les bisons ont l'habitude de venir.

Mais voilà un visiteur inattendu qui vient tourner autour de notre cachette, un pic noir. Il se pose tout autour de nous, passant d'arbre en arbre, tout en émettant ses cris. Sur un autre arbre non loin, se pose un pic cendré, puis un pic épeiche vient le rejoindre. Une querelle commence entre les deux espèces. Notre pic noir les rejoint sur cet arbre, qui semble être l'objet de leur convoitise...

En attendant, aucun bison ne viendra, ni aucun autre mammifère, mais la forêt raisonnera des chants des chouettes chevêchettes qui, sur une partie du chemin menant à notre véhicule, nous accompagneront.

Le 10 novembre 2011

Nous nous dirigeons droit sur la zone où nous avions observé les bisons le premier matin, tout en gardant à l'esprit que cet endroit est aussi l'une des meilleures places pour rencontrer des loups. Lors de notre première sortie, j'avais repéré moultes traces de nos canidés...

Tout du long de notre sente, le chant d'une chevêchette retentit à l'intérieur des sous-bois.

Sur place, pas la moindre silhouette ! Nous traversons l'endroit en partie où nous apercevons peu de traces et nous rentrons à couvert. À peine 150 mètres parcourus sous la canopée que des bisons s'enfuient à notre approche. Le sol tremble sous le piétinement de leurs sabots. Une minute s'est écoulée depuis leur fuite, et nous entendons un chant résonner dans notre dos, là-même où nous nous trouvions 5 à 6 minutes auparavant. Un second, encore un autre, et,  apparaissent des loups !

Des loups ! On peut distinguer au moins deux individus d'après les hurlements. Ils sont là ! C'est à peine croyable. D'après leurs chants, ils sont dans la clairière que nous venons de quitter...

Nous rebroussons chemin, tout en prenant garde de ne pas faire craquer des branches jonchant le sol, ou même les feuilles mortes. Arrivés à la lisière, nous apercevons un loup couché face à nous au milieu de la prairie, un second à l'orée du bois, et un troisième assis.

Ils sont vraiment magnifiques, de belle corpulence avec un pelage assez sombre presque anthracite. Ils finiront par s'éclipser, tout en prenant le temps de nous observer.

Nous changeons de zone, afin de minimiser le dérangement. Nous finissons cette matinée par de magnifiques observations de différentes espèces de pics occupés à chercher leur nourriture : pic mar et moult épeiches...

Notre affût du soir ne donnera rien, si ce n'est que nous repérons multiples indices de loups. Il s'agit d'une autre meute que je connais. J'ai croisé notamment deux de ses individus en juin, et le male alpha début septembre.

Le 11 novembre 2011

À l'aube, nous sommes dans la forêt, à moins de 400 mètres du lieu ou nous avions observé les loups. Dans la pénombre de la sente, une silhouette apparaît furtivement : un loup coupe devant nous et s'évapore dans l'épaisseur des sous-bois.

Nous trouvons ses traces sur la sente.

Plus rien ne bougera. C'est comme si toute la faune avait disparu ! La présence des loups inquiète certainement les habitants des lieux, sans compter notre présence.

En début d'après-midi, nous observons un pic cendré male sur une tour en périphérie du village. De son perchoir, notre pic passera sur l'un des arbres bordant le marais.

Le soir à l'affût, nous n'obtiendrons pas plus de résultat qu'au petit matin. Même pas l'esquisse d'un loup en ombre chinoise !

Le 12 novembre 2011

Au petit matin, nous nous postons aux abords d'une plaine. Des cris de sangliers retentissent dans le lointain, accompagnés par le chant d'une chouette chevêchette, non loin de nous. Rien ne passera par la prairie.

Nous continuons notre approche. Un cerf magnifique, bien coiffé, sort juste devant nous. Il porte au moins seize cors. Il se met à couvert. Nous arrivons sur le bord d'une rivière où nous y observons un mammifère peu commun et assez méconnu : la musaraigne aquatique. Il y a au moins quatre individus qui nagent dans un décor somptueux, arbres abattus par le castor constituant un début de barrage.

Les musaraignes n'arrêtent pas d'aller et de venir et de plonger sous la glace. Nous pouvons les voir nager en dessous et nous les observerons plus d'une heure.

En repartant, nous croisons un renard en baguenaude sur le chemin, nous l'observerons et finirons par le laisser aller.

Décidément, les affûts du soir ne sont point signe d'espoir car rien ne bougera. Heureusement, le chant lointain d'une chouette chevêchette nous bercera.

Le 13 novembre 2011

Il est 3 h 30 du matin et nous prenons la route pour la Biebrza. À la sortie de Bialowieza, nous tombons sur un magnifique cerf accompagné de multiples biches. Peu de temps après, dans une ville non loin de la forêt, ce sera un renard à la queue coupée qui croisera notre route. Il déambule tranquillement sur l'asphalte à la recherche de sa pitance.

Presque arrivés, deux autres renards baguenaudent tranquillement sur le talus de la route. Nous parvenons à la Biebrza pile pour le petit jour. Là, une femelle élan suivie de son jeune de quelques rameaux de saules.

La femelle s'approche de nous pour manger. Le petit la suit puis disparaît dans le marais. Plus loin, c'est une seconde femelle et son jeune se nourrissant, et de nouveau une troisième suitée qui s'enfonce dans l'épaisseur d'une roselière.

Nous observons une bande de chardonnerets élégants, se nourrissant sur des plantes ou quelques graines subsistent encore. Le soir, nous observons une femelle non suitée dans le marais.

Le 14 novembre 2011

Nous arrivons sur la tourbière devant l'immensité marécageuse plongée dans la brume, lorsque le jour est à peine levé.

Il semble n'y avoir aucune vie. Nous nous déplaçons à la recherche d'élans sur plus d'un kilomètre d'approche, mais en vain !

Nous nous dirigeons sur l'une des innombrables rivières qui parcourent la Biebrza, dans le but d'observer une hutte avec barrage de castor européen, ce qui n'est pas très commun, car il préfère, pour la plupart du temps, creuser un terrier au lieu de construire une hutte.

Là, une forme immobile : Une femelle s'éloigne au pas et, petit à petit, disparaît dans la brume.

Nous quittons la tourbière pour rentrer dans la forêt de pins où nous parcourons 800 bons mètres quand une silhouette, puis une seconde, nous fixe. Une mère et son jeune nous observent tranquillement. Au bout d'un moment, les deux élans s'éloignent.

Nous surprenons une buse perchée sur un piquet de clôture. Elle prend la pause pour une séance de photos, puis s'envole pour se brancher en équilibre au sommet d'un arbre mort. Les ailes à demi déployées, la queue en éventail, la voilà fin prête pour une nouvelle séance photos...

Vers quinze heures, nous reprenons la route pour revenir à Bialowieza.

Le 15 novembre 2011

Rien ne bouge. La forêt s'alanguit dans un sommeil hivernal où les paysages prennent des nuances vaporeuses.

À la croisée de deux sentes, nous voyons un solitaire (sanglier) traverser en direction d'une souille. Sans tarder, nous en prenons aussi la direction. Arrivés à quelques mètres de celle-ci, rien, le sanglier se trouve déjà plus loin dans le sous-bois, occupé à glaner glands et autres mets, avant de disparaître définitivement.

En reprenant la voiture, nous rencontrons un renard qui déambule sur la piste et, plus loin, ce sera deux cervidés qui nous regarderont passer. Le soir, à l'affût, nous entendons des animaux casser du bois, mais ils ne sortiront pas !

Le 16 novembre 2011

Parvenus au cœur de la grande sylve, nous repérons des traces de loups ainsi que celles de bisons qui paraissent fraîches. Malheureusement, les feuilles mortes trahissent notre présence en craquant comme des chips !

Aussi, arrivés sur place, rien !

En me retournant, je m'aperçois que trois bisons nous observent mais, découverts, ils s'enfoncent dans une pessière qui, grâce à sa densité, leur offrira un bon asile...

Nous aurons constaté, pendant leur fuite, qu'ils n'étaient pas trois mais une bien bonne petite dizaine !

De retour à la voiture, nous nous promènerons pour connaître l'aspect des villages typiques de cette région, et cela, au sein même de la grande forêt.

Malheureusement, toute bonne chose a une fin et ce voyage se termine. Notre dernier affût crépusculaire ne donnera rien, si ce n'est que nous avons entendu des bisons à quelques dizaines de mètres de nous bien camouflés dans la pénombre...

Demain, c'est le départ pour Varsovie, direction l'aéroport.

Le 17 novembre 2011

Nos hôtes ont eu la gentillesse de nous préparer un véritable festin digne de Gargantua, avant de prendre la route. Il est 7 heures 15, il est temps. Nous traverserons des paysages sublimes drapés par le givre.

Demain, je remonterai sur Bialowieza avec deux nouveaux compagnons de voyage...