Slovénie à la carte : Sur la piste des ours Du 13/02/2011 au 20/02/2011
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Slovénie à la carte : Sur la piste des ours
Du 13/02/2011 au 20/02/2011 - 3 participants
Le 13 février 2011
Nous sommes arrivés dans l'après-midi à l'hôtel perché à 800m d'altitude au milieu de la forêt. Nous sommes alors accueillis chaleureusement par notre hôte, avec une boisson de bienvenue.
Après avoir pris possession de nos chambres respectives, je propose une petite balade. Première prise de contact avec la forêt slovène, et peut-être, nos premières rencontres avec la faune de cette immensité forestière...
Nous progressons lentement dans la neige. Enfin nos premières traces d'ours, elles ne sont pas fraîches : 2 ou 3 jours. Les ours en Slovénie sortent régulièrement de leur sommeil pour s'alimenter. Ils cherchent principalement des cônes d'épicéas ou de sapins.
Nous reprenons notre véhicule pour aller au plus profond de la forêt. Des paysages magnifiques s'offrent alors à notre regard émerveillé.
De retour à l'hôtel, nous mangeons une spécialité de l'Europe central, un bon goulasch.
Le 14 février 2011
Debout aux aurores, nous prenons notre petit-déjeuner, puis, le chemin de la forêt. Il fait à peine jour. Nous remontons plus haut en altitude où le manteau neigeux s'épaissit. Un groupe de tarins des aulnes se nourrissent ramassant quelques graines sur la neige, et là, aux premiers rayons du soleil, la vie commence à s'activer malgré les conditions climatiques.
Au fur et à mesure de notre progression, nous faisons des rencontres. Un magnifique solitaire (sanglier) qui apparemment à autant de difficulté que nous à se déplacer dans cette poudreuse. Peu de temps après, nous croisons un tourbillon de grands corbeaux, ce qui nous conforte dans la direction à suivre. Apparemment, ces grands corbeaux ont trouvé quelque chose d'intéressant à se mettre sous le bec. Cela pourrait devenir une aubaine pour nous aussi !
Nous arrivons tout doucement sur les lieux, et les grands corbeaux sont affairés à leur curée. Effectivement, ce que je subodorais était bien fondé : une biche s'est fait tuée soit par des loups, soit par un ours...
Tout grand prédateur qui se respecte par les temps qui courent, devrait en principe revenir sur la carcasse du grand cervidé pour y trouver sa pitance, voire peut-être des pique-assiettes pourraient compléter son banquet. Nous nous installons à bon vent en étant le plus discret possible. Au bout d'une bonne heure, le froid commence à se faire ressentir au niveau des pieds mais nous sommes décidés à continuer au moins une heure de plus.
Quelque chose bouge au bout d'une bonne heure et demie : une tache blanche coure à vive allure et s'engouffre dans un petit trou à quelques mètres de nous. De nouveau, cette petite tache réapparaît de son trou. Une hermine ! C'est un prédateur mais pas de ceux que l'on pouvait attendre en ces lieux... L'hermine disparaît encore, et une heure s'écoule sans que rien ne bouge. Nous prenons alors la décision de rentrer pour boire un café bien chaud.
L'après-midi, petite balade. Nous nous postons sur des falaises d'où nous dominons tout le paysage. De là, nous observerons des chamois et un faucon pèlerin.
La nuit tombe et c'est l'heure de rentrer pour un repos bien mérité.
Le 15 février 2011
Lever aux aurores, la forêt nous attend !
Nous avons pris l'initiative de ne pas retourner à la carcasse de biche, question que notre odeur s'estompe un peu et nous partons à l'approche, dans des décors somptueux. Là, nous repérons une trace toute fraîche - dans mon jargon j'appelle l'auteur de la trace " la cerise sur le gâteau " - une trace de lynx !
Un cri se fait retentir à quelques mètres de nous, puis un autre. C'est un lynx qui appelle son ou sa partenaire. Hé oui ! Nous sommes encore en période de rut, seule période où ces animaux ne sont guère discrets et où l'on a une chance infime de les observer. Il est là devant nous et pousse des cris rauques. Nous retenons tous notre respiration.
Mais le vent aura eu raison de nous. Il suffit d'un léger petit tourbillon pour que le félin nous sente, et, tel un fantôme, il disparut dans l'épaisse pessière !
L'après-midi, nous observons une multitude d'oiseaux, dont surtout des pics, et des becs-croisés. Au crépuscule, nous nous plaçons à l'affût, mais rien ne se présente à nous, mis à part quelques oiseaux et un pic mar. Il est grand temps de rentrer car il fait nuit et un bon dîner nous attend !
Le 16 février 2011
Nous nous levons avant l'aube et nous décidons de changer de secteur pour nous rendre dans le massif qui présente la plus belle population d'ours de Slovénie. Il faut compter 45 minutes en voiture.
Arrivés sur place, il fait déjà jour. Le chemin est long dans la forêt enneigée et la voiture peine un peu. Une fois garé, il est grand temps de commencer l'approche. Il fait beau, les rayons du soleil nous réchauffent et embellissent les paysages ainsi que notre chemin.
Nous observons un jeune chevreuil un peu engourdi par le froid qui nous regarde un moment et décide de continuer sa route tranquillement. Certainement a-t-il dû juger que nous n'étions pas dangereux et qu'il lui fallait mieux économiser ses forces pour d'autres causes.
Une bonne heure s'est écoulée après notre chevreuil quant un bruit sourd se fit entendre, suivi de grognements. Nous progressons alors le plus doucement possible, tout en nous hâtant. Je regarde mes trois compagnons, et je leur chuchote : C'est certainement un ours ...
Nous franchissons un mur d'épicéas et là, dans une toute petite clairière, à une trentaine de mètres, un ours déambule. L'observation est magique, à peine croyable. L'un de mes compagnons déclenche aussitôt son appareil. Un déclic, puis deux ... Deux de trop car l'ours prend immédiatement la fuite. Quel dommage, mais quel souvenir !
Sur une décision commune, nous rentrons fêter cet événement comme il se doit dans ce pays...
Le 17 février 2011
Lever difficile, mais avant même l'aurore ! Nous marchons le plus silencieusement possible. Nous retournons sur la place où nous avions découvert le relief de repas " la carcasse de biche " certainement dû aux loups ...
Arrivés sur place, rien, mais on constate que des animaux sont passés, depuis notre découverte. On se dépêche de se placer à l'affût. Cela va vraiment être dur ce matin, il fait encore plus froid que d'habitude. Le jour commence à poindre, les premiers grands corbeaux arrivent. Des morceaux de la carcasse ont été trainés un peu partout, certainement un ou des ours, pour avoir une telle puissance.
D'un seul coup un renard surgit, prêt à défendre sa pitance et à affronter les grands corbeaux. Nous effectuerons une très belle observation, mais point d'ours ou de loup sur la scène du crime. On ne peut pas gagner à tous les coups...
L'après-midi, petite balade dans des parties beaucoup moins enneigées, et, ô surprise, découverte de fleurs à cette époque. Il s'agit d'ellébores qui pour certaines s sont blanches et pour d'autres roses.
Pour ce voyage, j'ai eu une petite demande assez particulière : la possibilité de faire un affût au sol par nuit de pleine lune dans un endroit ouvert où les animaux sortent régulièrement, tout en sachant bien sûr que chacun est correctement équipé... Donc, une belle nuit s'offre à nous, ce soir le ciel est bien dégagé.
Durant cette nuit, plusieurs chouettes de l'Oural ont chanté et chassé sur la plaine. Des sangliers sont sortis ainsi que des biches.
Le 18 février 2011
À l'aube, des loups sont passés non loin et nous ont regardés brièvement. En quelques secondes, ils ont apparu et disparu, tels des fantômes...
Nous sommes restés encore 2 heures après l'aube mais rien ne se passa, si ce n'est que les oiseaux qui s'activent. Décision commune fut prise de rentrer à l'hôtel, pour un bon café et ... au lit. Pour nous, la nuit fut courte voire inexistante, vu que le but était de profiter de la pleine lune, mais au niveau du froid aucun souci grâce à nos sacs de couchage. Mais il faut vraiment du très bon matériel : nos sacs sont donnés pour des températures de - 20° à - 30°.
En milieu d'après midi, nous repartons faire une petite approche et finirons cette journée par un affût. Durant notre approche nous observons divers passereaux et quelques biches.
Lors de notre affût, une gélinotte vint se percher au-dessus de nos têtes pour se nourrir des bourgeons de saules et autres essences. Nous finirons notre affût par les chants des grives, rouges-gorges et autres...
Le 19 février 2011
Pas de repos pour les braves. Nous sommes en forêt aux premières lueurs de l'aube (à l'exception de l'un de mes trois compagnons qui est resté pour profiter de sa dernière matinée au lit), où nous assistons au réveil de la forêt, l'un des rares moments dont on ne se lasse jamais... Au bout d'une bonne heure, la neige commence à tomber, spectacle d'une fantastique beauté, de plus une biche sort et l'on s'observe mutuellement. La neige redouble d'intensité et il devient préférable de faire demi-tour. Mes compagnons sont comblés pas leur séjour ! Nous décidons tous de rentrer à l'abri, bien au chaud pour prendre un petit déjeuner, et puis on avisera ...
Le 20 février 2011
Un dernier regard sur ces montagnes où l'ours y règne encore en maître et où l'on se sent vivant avec des émotions que l'on avait oubliées, Nous prenons la direction de l'aéroport où l'avion attend mes compagnons de voyage. Ils sont vraiment ravis par leur voyage et peut-être que nos routes se recroiseront aux confins de l'Europe sauvage...