Slovénie : Montagne aux ours avec extension au parc de Plitvice Du 14/04/2012 au 24/04/2012
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Slovénie : Montagne aux ours avec extension au parc de Plitvice
Du 14/04/2012 au 24/04/2012 - 3 participants
Le 14 avril 2012
Arrivé à l'aéroport de Ljubljana à 11h, une longue attente commence. Mes deux compagnons doivent me rejoindre vers 13h30 - 14h, venant tout droit d'Autriche où ils ont passé une dizaine de jours à s'adonner à leur sport favori, le ski de randonnée, tandis que la compagne de l'un d'entre eux doit arriver par le vol de Paris-Charles-de-Gaulle.
Ils arrivent avec presque une heure d'avance, interrompant ainsi mon attente. Nous faisons connaissance, mais il s'avère que je connais déjà l'un des deux voyageurs, ainsi que sa compagne. Celle-ci d'ailleurs est sur le point d'atterrir car son avion vient d'être annoncé. Ils avaient sollicité mes services en novembre dernier pour découvrir et observer la faune à Bialowieza ainsi que la Biebrza. La dame arrive et nous prenons la route pour nous rendre à notre hôtel où nous serons accueillis chaleureusement par notre hôte.
Après que chacun ait pris possession de sa chambre, nous partons pour une première prise de contact avec la forêt et le karst. Nous y observons deux ou trois chevreuils, ici et là. Le chant d'une chouette de l'Oural retentit dans les profondeurs de cette forêt sur éboulis.
L'obscurité s'installe. Nous reprenons alors la route de l'hôtel où un bon dîner nous attend, ainsi qu'une bonne nuit réparatrice.
Le 15 avril 2012
Il est 5h. Nous prenons notre petit-déjeuner et nous voilà en route pour la forêt. Nous croisons plusieurs chevreuils, non loin d'un endroit que j'affectionne tout particulièrement et que je surnomme l'ail aux ours, lié au fait de la profusion de cette plante. Une horde de sangliers coupe notre route et disparaît aussitôt dans l'épaisseur de la brume.
Tout en faisant notre approche, je montre les premières traces d'ours. En retournant sur nos pas, 20 minutes après avoir observé un campagnol intrépide, nous découvrons une laissée d'ours (excrément) toute fraîche. Apparemment, un ours est passé juste après nous ... malin l'animal. D'après sa couleur verte, j'en déduis qu'il a dû se gaver d'ail des ours, plante qu'il apprécie particulièrement.
L'après-midi nous faisons une pause à l'hôtel à la demande générale, avant de partir pour les affûts. 18h : départ pour les affûts. J'espère que la nuit sera riche en émotions et en observations pour toute la petite troupe.
Deux chamois passent dans le fond du sous-bois sur la crête. Une demi-heure plus tard, ils redescendent la pente à vive allure, apparemment affolés par quelque chose, mais qu'il nous est impossible de distinguer...
Peut-être que leur fuite était due à un ours ou à autre super prédateur ? Ou alors tout simplement s'agissait-il d'un jeu entre eux...
Le 16 avril 2012
Au matin, rien ne bougera sur ma place d'affût. Il est l'heure de récupérer tout ce petit monde éparpillé aux quatre vents du massif.
Sur la première place, je récupère mon compagnon qui a le sourire. Il me raconte sa nuit : Deux ours sont passés aux alentours de 20h. Au matin, vers 6h15, un autre viendra prendre un bain dans une flaque alors qu'il pleut. Un peu plus tard, c'est un renard qui passera.
Malheureusement, il n'est pas équipé pour la photo animalière et donc n'a pu en prendre. Il m'a simplement raconté avoir essayé de photographier avec un petit compact. Celui-ci allume un petit point rouge, tel un laser, que l'ours en retrait à distinguer de suite. Les deux plantigrades ont aussitôt pris la fuite, sans chercher à comprendre ce qui se passait, le second emboîtant le pas du premier.
Au deuxième affût où se trouve le couple, aucun ours, juste un brocard (chevreuil male).
Le soir rien ne bougera car la météo se dégrade.
Le 17 avril 2012
À l'approche, juste un chevreuil mais par contre, une superbe matinée et des traces d'ours toutes fraîches. Peut-être que la chance va tourner.
En milieu d'après-midi, nous partons pour la deuxième nuit d'affût. Il est 16h30 et je dépose à tour de rôle mes 3 compagnons. Et oui, j'ai réussi à motiver notre compagne pour un affût en solo.
Pour ma part, je dois rentrer à l'hôtel car du travail m'attend.
Le 18 avril 2012
Au petit matin, je pars donc en solo, en attendant que ce soit la bonne heure pour récupérer mes compagnons répartis sur différentes places d'affûts. Chemin faisant, je croise un hybride de chat sauvage puis, à tour de rôle, deux chevreuils.
Il est l'heure de délivrer mes compagnons de leur longue nuit. Je me rends d'abord à l'affût de notre compagne. Elle m'avoue avoir eu quelques peurs dans le courant de la nuit, mais est ravie d'avoir vécu seule les ambiances nocturnes forestières.
Deux chamois sont passés puis, vers 21h, sans le moindre bruit, voilà une ombre sous l'affût d'allure canine, ou plutôt ursine... quand on ne connait pas, il est vrai que dans la pénombre, on peut confondre.
Nous partons ensemble pour l'affût de nos deux autres compagnons. À ma grande surprise, rien ! Pourtant dimanche, à cette même place, 3 ours. C'est comme çà ! Sur la troisième place, notre compagnon n'a observé que deux chevreuils.
Après un déjeuner copieux vers 14h30, nous repartons pour un nouvel affût, mais cette fois-ci, nous serons en binôme.
Notre affût est bien sympa au milieu des genévriers. Durant toute la soirée, des geais, des mésanges, des rouges-gorges et merles noirs, ferons partie des invités, mais un seul manque : l'ours.
Je dois bien reconnaître que les conditions climatiques depuis le début de notre séjour ne sont guère favorables. Une chouette de l'Oural chante dans le courant de la soirée.
Le 19 avril 2012
Au petit matin, ô surprise, les pommes et les arachides ont disparu. L'ours serait-il venu ? Ou peut-être, tout simplement un blaireau...
Nous rejoignons nos compagnons qui n'ont pas eu plus de chance que nous.
L'après-midi, nous partirons pour une balade à travers la montagne, jusqu'a la tanière. Arrivés à proximité, je constate qu'un ours se trouve dans les parages, tout le sol est remué c'est bien l'œuvre de notre ami plantigrade. Je relève d'autres indices, notamment les laissées d'un ourson. Il n'est donc plus question de descendre dans la tanière car il est possible qu'une mère et ses petits y soient encore, vu la météo.
Le soir, nous improvisons un affût dans le fond d'une vallée ou les animaux traversent régulièrement pour passer d'un versant à un autre. La pluie s'en mêle, sans compter le vent, aussi nous abandonnons pour ce jour.
Le 20 avril 2012
Nous partons pour un autre massif après avoir fait de l'approche, durant laquelle nous avons croisé deux ou trois chevreuils. Arrivés au pied de ce massif, nous admirons un sublime château.
Plus loin sur la piste, nous observons pic épeiche, pic cendré, sittelle... puis c'est au tour d'une chouette de l'Oural qui se pose à quelques mètres de nous, avant de décoller.
Dans une auberge, au cœur même du massif, nous déjeunons.
Dans le courant de l'après-midi, nous partons pour une approche, en coupant à travers les dolines (effondrements karstiques). Nous observons une biche prendre la fuite dès qu'elle nous aperçut, puis un chevreuil. Nous suivrons la piste d'un ours, après avoir rejoint le chemin, sur plusieurs centaines de mètres. Les traces sont fraîches, donc pas de doute, il n'y a guère de temps que le plantigrade est passé. Nous observons nombre de micro mammifères tout du long de notre séjour, surtout des campagnols roussâtres.
Nous ferons décoller une chouette de l'Oural, mais malheureusement, aucun plantigrade...
Le 21 avril 2012
Au petit matin, l'une des dernières chances d'observer l'ours. Nous scrutons à travers les sous-bois. J'entraperçois une petite silhouette qui nous fixe, puis deux. Des oursons sont là à nous épier, immobiles, nous fixant. Un bruit surgit et nos deux petits compères prennent aussitôt leurs pattes à leur cou, la mère n'était certainement pas loin.
Quelle belle rencontre, moi qui dit toujours qu'il faut y croire j'usqu'au dernier jour, cela se vérifie pour trois d'entre nous qui n'avaient pas vu d'ours jusqu'alors.
Nous partons pour un autre secteur que je connais bien pour les loups et les ours. Tout en nous y rendant, je leur raconte qu'il y a deux ou trois ans, des loups s'étaient attaqués aux moutons, et là, je porte mon regard dans la prairie et découvre le cadavre d'une biche.
À priori, on pourrait penser que les coupables sont des loups, mais en y prêtant plus attention, je repère qu'elle a été traînée sur plus de 70 mètres. Peut-être que ce sont bien les loups qui l'ont tuée, et un ours, plus tard, qui l'aura traînée.
Une chose est sûre, elle était gestante et le fœtus a été dévoré en priorité avant qu'elle ne soit traînée, la panse ainsi que les intestins ont été laissés et toute la partie arrière, jusqu'au buste, a été dévorée. C'est donc la partie musculaire de l'animal qui a disparu.
Nous rencontrerons l'éleveur d'à côté qui a repéré la carcasse, ce qui nous fait comprendre qu'il va s'en servir pour tirer les loups.
Il récupéra la mandibule inférieure, peut-être comme un trophée, ou alors pour estimer l'âge de la biche grâce aux molaires. Qui sait ???
Dès que ce cher monsieur eut le dos tourné, je me suis empressé de vider ma vessie dessus, ainsi que l'un de mes compagnons.
Étrange, mais si notre geste peut servir à sauver un ou deux loups, il n'y a pas de regrets à avoir.
Plus loin, nous trouverons des traces de loups ainsi qu'une laissée.
Le 22 avril 2012
Départ pour le parc national des lacs en Croatie. Au bout de 4h de route dans des paysages sublimes et quelque peu sinueux, nous arrivons chez notre hôtesse aux portes du parc, présentant une vue superbe sur les gorges.
Tout l'après-midi nous nous promènerons, en découvrant les splendeurs de dame Nature. Nous verrons des milliers de poissons dans les eaux claires et transparentes aux couleurs émeraude, ainsi qu'une tortue aquatique, des canards colverts, des hérons...
Le 23 avril 2012
Départ à l'ouverture du parc national. Effectivement les parcs nationaux croates ont des horaires d'ouverture.
Nous ferons tout le tour du parc et de ses lacs en cascades, soit à-peu-près 25 km, dont 4 ou 5 en bateau.
Le 24 avril 2012
Départ pour la Slovénie. Le voyage touche à sa fin, direction l'aéroport de Ljubljana.
Peut-être nous reverrons-nous une troisième fois à travers l'Europe sauvage.