Bialowieza en hiver Du 02/02/2013 au 09/02/2013
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Faunes et paysages merveilleux sont au détour de chacun d'eux.
Bialowieza en hiver
Du 02/02/2013 au 09/02/2013 - 3 participants
Le 02 février 2013
Je retrouve mes trois compagnons à l'aéroport d'Amsterdam. Le premier se trouve déjà dans la salle d'embarquement et nous avons aucun mal à nous reconnaître car nous sommes partis déjà plusieurs fois ensemble " Bialowieza ; Carélie". Nos deux autres compagnons nous rejoignent. Parmi eux, je connais bien la jeune femme qui est, elle aussi, une habituée de mes voyages " Slovénie ; Bialowieza ; Carélie ; Estonie". Par contre, je ne connais pas encore notre troisième compagnon, une connaissance de notre compagne.
Arrivés à Varsovie, nous prenons la route pour Bialowieza qui se trouve à quatre bonnes heures.
À destination, nous sommes accueillis chaleureusement. Pour mes deux compagnons qui connaissent déjà mes amis de Bialowieza, c'est l'occasion d'échanger leurs souvenirs de leurs premiers voyages dans ces lieux.
Le 03 février 2013
Nous sommes debout à 5h. L'aube commence à se faire sentir plein est avec ses premières lueurs. Nous partons dans la pénombre en direction du charnier à loup. Une fois sur place, nous découvrons un bison, puis, un de mes compagnons en repère un deuxième qui s'était dissimulé, deux magnifiques taureaux. Ils finissent par rentrer à couvert.
Nous découvrons que le charnier n'est pas alimenté. Un renard apparaît, furète, et rentre enfin dans l'épaisseur forestière, certainement déçu.
Nous repartons alors vers une nouvelle zone et, après une petite marche, j'aperçois les premières silhouettes massives : une troupe de bisons se trouve là !
Il y en a une quinzaine. Puis, de l'autre côté, un mouvement trahit la présence d'autres bisons : c'est, à-peu-près, une bonne trentaine d'individus qui se répartissent de chaque côté.
Un grand nombre de vaches, de veaux, de génisses, et quelques taureaux que nous arrivons à suivre dans les sous-bois, tout en conservant une distance raisonnable, mais non sans mal.
Il est difficile de les photographier au-travers de ce dédale de troncs et de branches, sans compter que la troupe est en mouvement. Dès que l'on prend une photo, il s'avère qu'il y a toujours une tête cachée par un tronc ou encore un second bison qui vient masquer celui visé...
Nous finirons par les laisser en paix et nous reprenons la piste. Un cerf passe devant nous suivi d'un deuxième.
Nous admirons ce décor féérique lorsque la forêt se drape de blanc. Même si la neige commence à fondre et que les branches ne sont plus blanches, cela reste vraiment superbe.
En début d'après-midi, nous passons près d'une rivière où l'on trouve des traces de loutre sur la glace et, non loin de la berge, un tronc à moitié rongé par les castors. Cette rivière est magnifique avec son eau claire et limpide, ainsi que des nuances tourbeuses.
Nous remontons au nord de la forêt vers une autre rivière. Là, nous verrons un spectacle de toute beauté mais aussi, une foule d'indices de la présence d'un castor, des traces toutes fraîches. Il a marqué son territoire avec son urine et, l'on distingue sans peine qu'il a traîné des branches dans la neige jusqu'à la rivière. Nous remarquerons aussi des traces de loutre, et bien d'autres choses...
Nous décidons de rester dans cet endroit splendide où nous nous postons à l'affût juste à-côté de la rivière, avec vue sur son eau limpide, et sur une plaine.
Malheureusement, rien ne daignera sortir...
Le 04 février 2013
Le jour se lève à peine et déjà nous retournons où, la veille, nous avions vu la troupe de bisons. Nous marchons dans une neige qui craque un peu malgré nos précautions et les bisons nous ont repérés. Ils se tiennent à distance.
Nous nous plaçons à l'affût d'où nous observons les bisons qui, réciproquement, en font de même. Un cri retentit, puis un autre, et encore un. Il s'agit d'un lynx qui appelle car, en effet, c'est la période du rut en ce moment.
Il se trouve peut-être à moins de 400 mètres. Il se déplace et un autre lui répond. Cette aubade durera un petit quart d'heure et, petit à petit, ils finiront par s'éloigner.
Un renard qui baguenaude dans le sous-bois nous repère malgré nos vêtements blancs et semble s'interroger sur ce qu'il doit faire. Finalement, il part tranquillement en nous évitant. Sur la route, c'est un écureuil que nous croisons. Apparemment, il lèche la glace.
L'après-midi, nous partons pour le nord de la forêt où nous observons un renard et assistons à un concert de chouettes chevêchettes dans un décor grandiose.
Le 05 février 2013
Nous nous rendons dans un lieu dans lequel je soupçonne la présence de quelques bisons. Nous étions passés aux abords il y a deux jours et, même si nous n'avions pas vu le moindre animal, j'avais toutefois relevé des traces fraîches de ces grands bovidés.
Effectivement, je ne m'étais pas trompé : deux taureaux se tiennent là. À notre approche, ils rentrent doucement à couvert. Aussi, nous reprenons notre chemin pour un autre coin plus au nord de la forêt. Nous croisons la route de cinq biches et celle d'un cerf puis, soudain, une martre des pins nous nargue, gambadant dans la forêt, s'arrêtant quelques secondes et repartant aussi sec par petits bonds dans la neige.
En traversant la grande sylve, nous suivons quelque chose de peu fréquent : les traces d'un renard qui semble blessé. Les traces se poursuivent ainsi sur 500 à 700 mètres, se terminant par une énorme tache de sang accompagnée de traces beaucoup plus grosses, peut-être celles d'un loup ou d'un lynx qui aurait profité de cette aubaine. Et oui, un renard blessé est un déjeuner facile pour ces deux super-prédateurs.
Difficile à coup sûr de se prononcer sur le grand carnassier car dans la neige, méfiance, les traces peuvent légèrement se déformer.
Plus loin, c'est une piste de blaireau que nous suivons. Pour celui-ci, tout va pour le mieux, aucune trace de sang. Nous le pistons sur un bon kilomètre et, en fait, il se rend à l'endroit exact que j'avais choisi.
Nous avons l'impression de suivre un ourson. Ses traces sont à s'y méprendre semblables à celles de l'ours brun, mais en miniature. En effet, ceux sont deux plantigrades au même titre que nous. Arrivés sur place, nous nous rendons à l'affût. À peine installés, qu'un renard est repéré par notre compagne : il est en pleine chasse. Nous l'observons attraper plusieurs micro mammifères et nous le voyons passer à une vingtaine de mètres de l'affût.
Avec ma compagne, nous laissons nos deux compagnons à leur renard. Ils espèrent quelques beaux clichés. Nous les avons déjà assez dérangés, l'affût étant trop étroit pour nous quatre, et le matériel photos...
Pendant ce temps, nous faisons de l'approche et nous observons quatre magnifiques cerfs, plusieurs oiseaux, dont des bouvreuils, des grimpereaux, des pics épeiches et mars.
En traversant la forêt en fin d'après-midi, j'entends une, puis deux chouettes chevêchettes. Je les appelle en imitant leur cri. L'une d'elle viendra répondre juste au-dessus de nous. Je n'insisterais pas car cela les perturbe un peu, mais cela nous aura toutefois permis de l'observer dans de bonnes conditions.
Nous récupérons ensuite nos deux compagnons à l'affût et nous apprenons que le renard est resté de 10h ce matin à plus de 15h cette après-midi.
Le 06 février 2013
Nous partons déposer l'un de nos compagnons sur une très bonne place pour un affût plus au nord, puis nous repartons plein sud. Arrivés à destination, 3 bisons mâles se tiennent devant nous, broutant de l'herbe sèche de cet automne. Nous les observons, puis ils rentrent à couvert.
Un second endroit se trouve non loin de là. En arrivant, je repère une forme statique au milieu de la plaine. Un pygargue adulte y est posé. Il prend les premiers rayons du soleil pour se réchauffer. Nous l'observons un petit quart d'heure, puis il finit par décoller. Alors que nous sommes sur le point de repartir, un renard surgit et vagabonde sur la plaine. En le suivant du regard, nous découvrons une masse sombre à la lisière de la forêt : un taureau se trouve là.
Lui aussi rentre doucement pour aller ruminer en paix dans les sous-bois.
Dans le courant de la matinée, la neige se met à tomber, l'occasion pour nous d'observer notre premier bison sous la neige. Quel spectacle ! Vivement demain matin pour la découverte de la forêt immaculée et, peut-être, de bisons habillés d'une toison recouverte de neige.
Nous traversons une zone marécageuse. Tout est gelé et la forêt a revêtu son manteau d'argent. Juste avant, nous venions de traverser une haute futaie où des sangliers cherchaient pitance. Nous ayant repérés, ils s'étaient éloignés doucement, presque sans bruit...
Nous partons récupérer notre compagnon sur son lieu d'affût. Il nous raconte sa magnifique observation d'un cerf à quelque dizaines de mètres en se rendant à son affût le matin. Ensuite, il observera des cervidés, des oiseaux, ainsi qu'un renard.
L'après-midi, nous partons en repérage au cœur de la forêt. L'endroit se trouve à environ deux heures de marche de notre véhicule. En chemin, nous passons vers une rivière. Quel paysage magnifique ! Il neige toujours et cela ne nous facilite pas la tâche. Nous suivons une piste de loups sur presque 1 Km puis les traces disparaissent dans les confins de la grande sylve. Arrivés sur place, nous voyons des traces de bisons.
Malheureusement, pas l'ombre de l'un d'entre eux, l'endroit est désert. La nuit ne va pas tarder, aussi faut-il rentrer. Nous faisons à peine 500 mètres que notre compagne entraperçoit une énorme masse passer devant nous. Cela ne peut être qu'un bison, mais celui-ci semble bien plus malin que nous...
Le 07 février 2013
Au saut du lit, nous regardons s'il a beaucoup neigé durant la nuit : il est tombé environ 10 à 15 cm. La forêt doit être magnifique. Juste après notre petit déjeuner, nous partons avec hâte.
Notre compagnon désire se rendre au charnier à loups, là où le premier jour nous avons observé nos deux premiers bisons ainsi que notre renard.
Nous le déposons, puis nous revenons à la même place qu'hier matin où nous avons observé nos trois taureaux. Arrivés à destination, nous découvrons nos bisons le dos bien brun : apparemment ils ont dû s'abriter lorsque la neige tombait. Nous les observons plus d'une heure.
Puis, plus loin, après leur départ, ceux sont des biches qui traversent devant nous.
Cette après-midi, nous partons pour l'endroit où nous avions observé la trentaine de bisons. Le décor est vraiment féerique. Toutes les branches sont gorgées de neige. Les jeunes arbres ploient sous son poids et nous évoluons dans une neige encore vierge de toutes traces humaines.
Les bisons sont bien là. Ils s'éloignent petit à petit en gardant une distance de sécurité.
Nous décidons de les laisser en paix et nous retournons sur la place de ce matin. Là, une petite surprise nous attend : nos trois bisons sont maintenant quatre, un nouveau les ayant rejoints.
Il est grand temps de récupérer notre ami qui se trouve au charnier. Arrivés au lieu de rendez-vous, notre compagnon nous raconte sa journée : de nombreux cervidés, mais surtout un loup qui a traversé non loin de notre ami. La beste féroce ne l'aura point égorgé mais tout simplement faussé compagnie.
Le 08 février 2013
L'aube commence à peine à poindre que nous sommes déjà en route. Notre compagnon désire qu'on le dépose où nous étions la veille.
Une fois arrivés, nous revoyons les trois taureaux et nous le laissons à son affût pour filer sur le secteur du charnier.
Les loups sont de retour sur le secteur car nous apercevons des traces encore toutes fraîches : au moins deux individus rôdent dans les parages. Un écureuil baguenaude à la recherche de nourriture.
Nous voyons aussi de nombreuses traces de bisons, une piste d'élan, des pics qui poussent leurs cris que d'ailleurs, nous observons en vol, dont un pic noir.
2 biches et un jeune traversent devant nous. Plus loin, une cacophonie se fait entendre juste au-dessus de nous : une bande de jaseurs boréals se nourrissent dans les arbres, ils sont une bonne centaine.
Nous retournons chercher notre partenaire à son affût qui a observé les bisons 2 heures durant. Ensuite, nous partons en ville pour nous restaurer et faire les emplettes de dernier moment.
L'après-midi, nous retournons à l'affût où notre compagnon se trouvait ce matin. Les bisons sont toujours là. L'un d'eux traverse la plaine juste à côté de nous, nous le suivons : c'est l'occasion de faire de belles photos.
Quant aux deux autres, ils sont restés à la lisière et se restaurent tranquillement.
Nous devons rentrer chez nos hôtes pour préparer les bagages. Demain, c'est le retour à Varsovie. Pour moi, ce sera une journée difficile car il faudra faire l'aller-retour entre Bialowieza et Varsovie avec un nouveau compagnon qui devrait m'attendre à l'aéroport...
Lui aussi connaît cette forêt m'ayant déjà accompagné au mois de novembre 201. Depuis, nous avons tissé des liens amicaux, tout comme avec mon compagnon et ma compagne de ce voyage qui se termine.
Le 09 février 2013
C'est l'heure des adieux. Mes compagnons remercient nos hôtes pour leur accueil. Il est l'heure de prendre la route. Tout au long de notre trajet, nous verrons dans les petites plaines, renards, cervidés, chevreuils....
Arrivés à Frédérique Chopin, l'aéroport international de Varsovie, je retrouve mon compagnon pour cette nouvelle semaine. Mes trois autres compagnons racontent leur voyage au nouveau-venu. Effectivement, ils se connaissent déjà, ils étaient ensemble en Finlande.
C'est l'heure, nous leur disons au-revoir. Pour mon compagnon, je le retrouverai au mois d'avril en Finlande. Pour ma compagne, ce sera en Roumanie au mois de juin, et pour le troisième larron que je ne connaissais pas avant ce voyage, peut-être un jour dans les confins de l'Europe sauvage...