Pologne - Bialowieza aux couleurs brèves de l'automne et la vallée de la Biebrza
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Pologne - Bialowieza aux couleurs brèves de l'automne et la vallée de la Biebrza
Du 28/09/2014 au 08/10/2014 - 1 participante
Le 28 septembre 2014
Ma compagne de voyage arrive à Varsovie à 12 heures. C'est la troisième fois en un an et demi qu'elle vient à Bialowieza sans oublier la Biebrza. Je prends la direction de la Biebrza. Deux heures se passent avant d'arriver aux abords de la grande tourbière.
Nous arrivons chez notre hôtesse. À peine arrivés que nous sommes déjà repartis sur la tourbière, avides de découvertes et d'observations.
Un chevreuil s'offrira à notre regard, alors que le soleil se couche et que les raires des cerfs résonnent dans le lointain.
Le 29 septembre 2014
Le lendemain, aux aurores, nous sommes en place sur la tourbière alors que celle-ci s'éveille doucement dans le brume rosée. Les grues s'activent déjà et leurs chants retentissent sur la Biebrza.
Nous assistons aux premières lueurs de l'aube sur cette véritable splendeur sauvage. Un léger bruit nous parvient, un brame d'élan, mais en vain, il ne sortira pas.
Plus tard, nous voyons un renard courant comme un dératé sur l'asphalte devant une camionnette. Il s'en tirera sain et sauf. Non loin de là, c'est un pic à dos blanc que nous observons, décortiquant les écorces de trembles et de bouleaux malades afin d'y trouver sa pitance.
C'est un magnifique male arborant de splendides couleurs. Puis un geais des chênes entame une partie de cache-cache avec nous. Nous partons pour une grande balade, les paysages automnaux sont splendides. Nous nous rendons dans le nord du territoire où, souvent, des grues se ravitaillent dans les plaines. On ne sait jamais...
En traversant la rivière de la Biebrza des cygnes font leur toilette. Ceux sont des oiseaux certes communs, mais cela n'enlève en rien leur beauté.
Comme je l'avais pressenti, les grues sont aux rendez-vous. Ces oiseaux gracieux sont en cours de ravitaillement avant d'entreprendre leur migration.
Nous continuons notre parcours en cherchant des élans. Rien. On continue de s'enfoncer dans les profondeurs du marais. Arrivés à la limite des bois marécageux et de la grande tourbière, une surprise nous attend.
Un renard sur le bas-côté d'une petite route. Il n'est pas très farouche et pourtant c'est un bel adulte. Nous l'observons plus d'une heure et demie. Il s'intéressera à nous, mais malgré tout, il gardera toujours un œil ou une oreille vigilante à notre égard jusqu'à la nuit.
Nous rentrons pour un dîner bien mérité, ainsi qu'une bonne nuit.
Le 30 septembre 2014
L'aube pointe, mais les élans restent cachés mis à part l'un deux qui vagabonde à plus d'un kilomètre de nous sur la tourbière.
Non loin de l'endroit où nous avons observé notre renard la veille au soir, nous faisons une découverte macabre : notre drôle de renard aux mœurs curieuses n'aura pas passé la nuit, un véhicule l'ayant fauché.
Après cette triste découverte, c'est notre pic à dos blanc que nous retrouvons dans la même zone, lui en pleine santé et toujours affamé.
Il est l'heure de prendre la route pour la grande sylve de Bialowieza, là nous attend la suite de notre périple.
Après 2 h 30 de route nous arrivons enfin ! Nous prenons possession de nos chambres chez nos hôtes, et hop ! la forêt n'attend pas !
À peine arrivés sur le lieu de notre affût crépusculaire, qu'une famille de castors s'offrent à nos regards émerveillés.
Le 01 octobre 2014
Au petit matin, nous reprenons la direction de la rivière de la veille. Un bison non loin de notre chemin nous observe, noyé dans cet océan de verdure !
Une belle atmosphère automnale, une légère brume, une gelée blanche et un grand ciel bleu suffisent au ravissement de nos yeux... Sans compter les chants des chouettes chevêchettes qui résonnent dans la grande sylve...
Plus loin, un vol de grues nous passe au-dessus en clamant leur joie de vivre...
Je découvre la silhouette d'un lynx, qui semble être un bel adulte, trottinant sur notre chemin et se dirigeant droit sur nous.
Il arrive à notre hauteur et apparemment il ne nous a pas vu. Il s’arrête, regarde de l'autre coté, puis reprend son chemin. Là, je pousse un petit couinement rappelant celui d'un micro mammifère avant qu'il ne disparaisse derrière la frondaison des géants de cette forêt.
Il s’arrête de nouveau et regarde dans notre direction avec ses grands yeux jaunes durant quelques secondes, puis il reprend tranquillement sa route. Je recommence à pousser ces petits cris plaintifs.
Il s’arrête de nouveau, et regarde. Là, je plonge dans son regard enivrant. Ses grand yeux tout jaunes nous regardent et, après une poignée de secondes, il repart et cette fois-ci, disparaît derrière les grands arbres de la sylve.
Nous voilà des rêves plein la tête ! Qui sait, le croisera-t-on de nouveau au détour d'une sente ?
Nous allons à la recherche de ces traces, et là, nous les immortalisons avec une grande émotion.
Sur la rivière, notre famille de castors s'activent ainsi que les petits passereaux qui font leur toilette matinale. Nous descendons sur une grande plaine où nous observerons un renard à la chasse.
En revenant sur la rivière, une deuxième surprise nous attend, un martin-pêcheur se pose en-dessous de nous et se laissera observer pendant plusieurs minutes à moins de 3 mètres.
Quelle matinée féerique...
En fin d'après-midi, nous retournons sur la même place. C'est une excellente place pour les animaux tels que les bisons, les cerfs, les castors sans oublier les loups et les lynx. Sur le chemin, des traces de loups toutes fraîches, un adulte.
Nous nous replaçons comme ce matin de manière à surveiller la rivière et le chemin. Nos castors sont au rendez-vous, puis une biche dissimulée dans la végétation apparaît.
Un vol d'oies sauvages, cendrées et rieuses, nous survolent. La nuit s'installe, nous repartons.
Le 02 octobre 2014
Nous partons à l'aube pour le même endroit. Quelque chose me dit que l'on pourrait rencontrer des loups. Cela fait plus de quinze jours que je me trouve sur ce secteur, et j'ai déjà pu observer un loup lors du premier séjour, plus des hurlements et deux lynx à moins de deux kilomètres.
Les lieux sont plongés dans une quiétude extraordinaire. Proche de la rivière, dans un somptueux décor givré et d'une couleur rose pastel, une bichette folâtre alors que plus loin retentit la clameur d'un cerf.
Nous suivons le brame de ce cerf, nous longeons la rivière qui reflète les lueurs roses de l'aube naissante.
Un castor s'affaire à quelques mètres. Plus loin, nous découvrons un magnifique cerf et trois biches dans la brume.
Le décor est somptueux. Les cervidés évoluent sur la plaine embrumée et givrée, alors que la haute futaie commence à s'enflammer et scintiller de mille feux, les arbres sont jaunes, ocre, rouges orangés...
Nous les observons plus d'une heure, puis les biches rentrent à couvert et le cerf suivra. Je m’intéresse à la plaine devant nous et là, je découvre avec stupeur que nous n'étions pas les seuls observateurs.
Un loup assis regardait aussi la scène. Il se couche dans la prairie givrée et je me décale pour mieux l'observer. Il me voit, et là, il avance vers nous d'un bon trot, passant dans des taches de lumières, c'est incroyable !
Il s'approche à une trentaine de mètres, nous observe, fait mine de s'intéresser à nous. L'observation de ce redoutable carnassier durera une bonne douzaine de minutes.
Alors quand en France, notre ministre de " l’anti-environnement " dit que ce monstre fait peur aux enfants, excuse afin de remplir sa gibecière de certains électeurs, avec ma compagne de voyage, nous venons de vivre un instant magique où là bête malfaisante est venue à nous, non point pour nous égorger, mais avec un simulacre de jeux et de soumission.
J'avoue, que cela fait maintenant 23 ans que je voyage pour les super prédateurs et c'est la première fois qu'un loup à se comportement atypique vis à vis de ma personne. Je me suis fait observer, suivre, ou bien j'ai vu des marquages de territoires, d'individus simulant des tentatives de chasses sur des sangliers, des bisons, ainsi que d'autres au repos.
C'est comme si on avait fasciné ce loup et qu'il est pris le risque de venir voir ces animaux qui font trembler les siens, ces fameux bipèdes qui font trembler tous les êtres de cette planète.
Pour certains, je serais certainement un fabulateur, mais sachez que la scène à été tournée par ma compagne de voyage et je la garde à dispo des personnes pouvant émettre des doutes.
Peu de temps après cette réconciliation entre le loup et une petite minorité de l'humanité, nous observerons deux biches et une bichette suivies d'un cerf franchissant la rivière. Les petites mésanges s'affairent pour trouver leurs pitances, passant de buissons en buissons.
Le ciel est bleu. Les oiseaux migrateurs n’arrêtent pas de passer dans les cieux plein sud, pour gagner leur terre d’accueil hivernale.
En fin d'après-midi, affût spécial castor. Nous les observons deux bonnes heures, et découvrons l'un de leurs petits secrets, une cache pour la nourriture. Sans cesse, ils font des va-et-vient pour y entasser des rameaux de saules ou de frênes.
En fin de soirée, un gros sanglier (solitaire) passera non loin. C'est l'heure de rentrer pour se restaurer et se reposer.
Le 03 octobre 2014
Dans le nord de la forêt où nous avons observé nos lynx, loups, bisons et autres espèces de tout poils et plumes, après un Km d'approche, nous arrivons sur une place. Une biche se présente dans la plaine givrée, puis une deuxième, alors qu'au-dessus passent cinq cygnes tuberculés, deux adultes et trois jeunes.
Puis, plus rien ne bougera. En repartant avec notre véhicule, nous croiserons une biche près de la piste.
Mis à part la forêt parée de ses plus beaux atouts, aucune observation ne sera faite, à l'exception de passereaux, et d'autres pics... Sans oublier non plus les petites chevêchettes qui se font entendre un peu partout dans la forêt.
Le 04 octobre 2014
Les castors sont toujours là, travailleurs infatigables, toute la petite famille s'affairent.
Nous observons différents oiseaux, dont des pics épeiches, des mésanges nonettes, charbonnières, bleues ...
En fin d'après-midi, nous sommes invités à dîner avec nos hôtes.
Le 05 octobre 2014
L'aube pointe et il est grand temps de partir en forêt. Il fait encore trop sombre pour distinguer dans les sous-bois.
Nous partons à l'approche sur une sente en direction d'une prairie. Ô surprise, un élan mâle se tient à 50 ou 60 mètres.
Un sanglier se trouve aussi sur la prairie. Apparemment, l'un et l'autre s'ignorent et vivent leur petite vie sans se chercher querelle.
Le sanglier disparaîtra tout comme l'élan. Le soleil est déjà haut, signe pour les habitants de la forêt qu'il est grand temps de regagner le couvert.
Nous arrivons dans un autre lieu un peu tardivement à cause du temps passé avec l'élan et le sanglier.
Là, nous trouvons une biche et son jeune de l'année, des moments tendres entre eux, toilette de l'un à l'autre.
Pour midi, nous sommes rentrés chez nos hôtes et je m'interroge sur le restant de la journée ! Nous filons en forêt où nous flânerons jusqu'en début de soirée, en repensant à ce début de séjour dans la grande sylve, avec ces rencontres fabuleuses comme le lynx ou bien ce loup au comportement atypique, jusqu'à ce jour où nous avons observé ces deux compères l'élan et le sanglier se partageant la prairie.
Quel fabuleux séjour et là encore nous assistons à un ciel qui s'embrase et devient tout rose. La lumière, elle-même, nous paraît rose !
Le 06 octobre 2014
L'aube pointe lorsque nous prenons la direction de la forêt. Dans une plaine, une ombre massive se détache. C'est un solitaire (sanglier) qui se tient là devant nous. Il remonte tout doucement vers la lisière et nous le suivons tant bien que mal. Il s'arrête à plusieurs reprises pour regarder et ne pas nous perdre de vue. Il finit par disparaître.
Au courant de l'après-midi, nous nous dirigeons plein nord dans la forêt. Divers oiseaux croisent notre chemin : bouvreuil pivoine, une superbe observation de pic noir, des dizaines de geais.
Un geai viendra prendre son bain dans la rivière, juste à nos côtés, alors que nous sommes perchés sur un arbre que les castors ont abattu.
Nous nous intéresserons aux gros arbres de la forêt et plus particulièrement aux chênes, seigneurs de la grande sylve.
Le 07 octobre 2014
Une magnifique matinée s'annonce. Nous prenons la direction nord-est. Le soleil illumine la grande sylve de mille feux. C'est un fabuleux spectacle qu'il aurait été dommage de manquer.
Un cerf brame non loin de nous, à peut-être 5 ou 700 mètres. C'est peut-être le dernier que nous entendrons pour le séjour !
Nous observons une myriade de petits passereaux, de mésanges de toutes sortes, un pygargue à queue blanche décollera à notre passage. La forêt a bien changé depuis mon arrivée le 14 septembre, et d’autant plus depuis l'arrivée de ma compagne de voyage le 28 septembre. Les arbres se sont parés de mille couleurs, et maintenant, il pleut des feuilles d'or sur les pistes et les sentes...
C'est ainsi qu'un voyage se termine, avec beaucoup de nostalgie, la tête pleine d'images merveilleuses, et qu'une envie : revenir au plus vite.
Le 08 octobre 2014
Nous partons à l'aube, non pas pour la forêt, mais pour Varsovie. Dans la voiture, ma compagne pense déjà à son prochain voyage, peut-être la Finlande...
Pour ma part, je serai de retour à Bialowieza le 31 octobre 2014, avec trois compagnons de voyages, puis à partir du 11 novembre, avec un couple qui a l'habitude de voyager avec moi. C'est déjà leur troisième voyage.