Pologne - Bialowieza Du 11/11/2014 au 20/11/2014
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Faunes et paysages merveilleux sont au détour de chacun d'eux.
Pologne - Bialowieza
Du 11/11/2014 au 20/11/2014 - 2 participants
Le 11 novembre 2014
Mes deux compagnons de voyage arrivent à Varsovie à 13 heures. C'est la troisième fois qu'ils voyagent avec moi en un an et demi : la Finlande puis, cet été, l'Ecosse. Je prends la direction de la Biebrza. Deux heures se passent avant d'arriver aux abords de la grande tourbière.
Nous arrivons chez notre hôtesse à la nuit car nous avons flâné un peu pour regarder sur la tourbière, à droite et à gauche, bref , tant qu'il fait jour il faut en profiter.
Le 12 novembre 2014
Le lendemain, aux aurores, nous sommes en place sur la tourbière alors que celle-ci s'éveille doucement dans la brume. Une femelle d'élan s'enfonce dans la roselière au lointain.
Nous assistons aux premières lueurs de l'aube sur cette véritable splendeur sauvage. Mais plus d'élan, en vain, ils ne sortiront pas.
Plus tard, nous verrons une femelle d'élan dans la forêt. Elle est vraiment mimétique dans cette forêt de pins sylvestres.
Non loin, il y a une rivière asséchée. Depuis plus de trois mois, il n'est pas tombé d'eau. J'ai repéré la veille, à notre arrivée, un trou d'eau qui correspond au terrier d'un castor d'Europe où souvent baguenaudent des visons d'Amérique. Nous nous y rendrons cette après-midi, on ne sait jamais !
Comme je l'avais pressenti, les visons sont bien au rendez-vous, sans compter la famille castors !
Les deux photos ci-dessus ont été réalisées par l'un de mes compagnons de voyage : Mr Christian, le retraité
Ces animaux n'ont guère de choix, les castors sont prisonniers et, pour les visons, ravitaillement de petites anguilles piégées là avant d'entreprendre leur migration.
Nous resterons jusqu’au crépuscule, observant les visons pêcher, et le castor ramener des rameaux d'aulnes glutineux pour faire ses réserves.
Nous rentrons pour un dîner bien mérité, ainsi qu'une bonne nuit. À 200 mètres de chez notre hôtesse, nous verrons un jeune élan à côté de notre piste.
Le 13 novembre 2014
L'aube pointe. Nous croisons plusieurs élans mais la plupart restent cachés dans les roselières.
Nous retournons au même endroit où, la veille au soir, nous avons observé nos visons et nos castors, et belle découverte, il n'y a pas deux visons, mais trois, voire plus.
Ils se croisent, se chamaillent et n’arrêtent pas de pêcher des petites anguilles qu'ils ramènent sur la berge à nos côtés pour les déguster.
C'est une chance fabuleuse de voir cela juste à quelques mètres car, vu la petitesse de ces animaux, ce n'est pas simple en temps normal de pouvoir les observer.
Là, nous pouvons remercier cette sécheresse qui fait qu'il n'y a presque plus d'eau dans les petits affluents de la Biebrza.
Nous rentrons pour une collation bien méritée et nous reviendrons pour l'affût en cette fin d'après midi. Entre temps, chez notre hôtesse, un pic mar vient sur l'un de ses arbres, accompagné d'un pic à dos blanc, ainsi qu'un pic épeiche.
À peine arrivés sur le lieu de notre affût crépusculaire, que la famille de castors s'offrent à nos regards émerveillés, ainsi que nos petits compères les visons.
Apparemment, entre les visons et les castors c'est un peu tendu. À chaque fois qu'un castor sort, les visons prennent la tangente, l'un d'entre eux s'est même réfugié sur le faîte d'un poteau.
Le castor reste quelque minutes en-dessous alors que le visons l'observent de son perchoir.
Nous nous régalerons de ces observations hors du commun, ce sont vraiment des animaux fort sympathiques. Ce n'est pas pour rien que ces drôles de petites loutres miniaturisées que sont les visons sont de la même famille "les mustélidés".
Cela me rappelle cet été en Ecosse avec la loutre, quasi similaire au niveau du comportement.
Nous irons prendre une bière dans un magnifique endroit, sans oublier une assiette de frites en guise de gâteaux apéro !
Le 14 novembre 2014
Au petit matin, nous reprenons la direction de la rivière asséchée de la veille où nous attendent peut-être nos petits visons !
Une belle atmosphère automnale, une légère brume enveloppe le marais ...
Arrivés sur place, nos visons sont toujours là, pêchant à tour de rôle, se poursuivant dans les sous-bois autour du marigot, revenant par des chemin détournés, rentrant dans un terrier, sortant par un autre, un vrai jeu de cache-cache !
Nous ferons des observations magnifiques de cette espèce, ils sont plus beaux les uns que les autres !
Après avoir observé nos petits compagnons, nous rentrons prendre un copieux petit déjeuner, car il faut partir de la Biebrza, la grande Bialowieza n'attend pas !
En partant, après deux petits kilomètres, l'un de mes deux compagnons repère la silhouette d'une femelle élan et de son jeune. Nous partons à travers les pins sylvestres à l’approche, la femelle nous observe alors que son jeune prend quelques distances avec nous.
Malgré tout, il s’arrête un peu plus loin pour nous observer à son tour. Il est difficile de passer inaperçu dans cette forêt alors que le sous-étage est vide, aucune sous-végétation ne pousse sous ces pins.
Je découvre à mon tour la silhouette de deux jeunes mâles d'élans, nous les observons et les photographions avant qu'il ne disparaisse derrière la frondaison des géants de cette forêt.
Ils regardent dans notre direction avec leurs grands yeux durant quelques secondes, puis il disparaissent tranquillement.
Deux heures et demie se sont écoulées depuis notre départ de la grande tourbière et j’aperçois les premiers arbres de la grande sylve. Enfin nous sommes arrivés. Bialowieza restera à jamais ma seconde demeure. Quand j'y reviens, même après une courte absence comme c'est le cas, 4 jours, je ressens un bien-être, une grande émotion dès que je suis sous sa canopée, un peu comme si je rentrais chez moi !
Nous faisons un arrêt dans le cœur de ce poumon vert avant la fin d'après-midi puis nous prenons la piste pour rentrer chez nos hôtes.
Le 15 novembre 2014
Nous partons à l'aube pour nous rendre à l'endroit où j'avais observé avec mes trois autres compagnons de voyage, il y a quelques jours , les loups et les bisons. Quelque chose me dit que l'on pourrait rencontrer des loups. Cela fait déjà plus de onze jours que je me trouve sur ce secteur.
Les lieux sont plongés dans une quiétude extraordinaire.
Proche de la rivière, dans un somptueux décor, nous suivons le sentier et nous longeons la rivière, mais rien ne bouge.
En fin de soirée, un gros sanglier (solitaire) passera non loin. C'est l'heure de rentrer pour se restaurer et se reposer.
Le 16 novembre 2014
Quelque chose me pousse à aller voir derrière chez nos hôtes et là, à moins de 250 mètres à vol d'oiseau, nous découvrons dans une toute petite plaine arborée, un magnifique taureau paissant tranquillement. Il est de toute beauté.
Notre compagne sort du véhicule pour s'en approcher. Elle le photographie et je sors à mon tour en prenant soin d'avancer pendant que le bison broute.
Je rejoins notre compagne tandis que notre compagnon reste dans la voiture pour prendre ses clichés, se servant de la fenêtre pour prendre appui.
Le bison regarde vers l'horizon. Il vient de prendre conscience que le jour est levé. Le temps couvert l'a induit en erreur. Il rentre à couvert dans un jeune boisement de pins sylvestres et nous décidons de le contourner par un petit sentier. Nous faisons à peine 50 mètres que nous nous trouvons nez à nez avec le taureau. Une vingtaine de mètres nous sépare.
Le bison nous jauge, puis fait demi-tour tranquillement pour se terrer à l’intérieur du boisement. Nous le laissons en paix.
Je prends la direction du nord de la forêt où nous avons de grandes chances d'observer des bisons et autres espèces de tout poils et plumes. Après quatre kilomètres d'approche, nous arrivons sur la place. Rien ne se présente à nos regards, la plaine paraît déserte. Nous la longeons. C'est alors que je perçois des masses noires, deux, puis dix, vingt, c'est incroyable, toute une troupe se trouvait cachée, adultes et jeunes, sans compter plusieurs taureaux.
La photo ci-dessus a été réalisée par l'un de mes compagnons de voyage : Mr Christian, le retraité
En fait d'une troupe, c'est au moins deux ou trois troupes matriarcales qui se trouvent réunies là, plus une petite troupe de taureau. Les animaux sont réunis pour la pâture. L'hiver, ils se regroupent pour la même cause, la rareté de la nourriture.
La photo ci-dessus a été réalisée par l'un de mes compagnons de voyage : Mr Christian, le retraité
Pour nous c'est vraiment fantastique. Habituellement, je vis cela plutôt à partir de décembre, voire janvier.
Nous les observons, puis la brise change. Les bisons nous éventent et se mettent alors en marche à la queue-leu-leu pour rejoindre le couvert forestier.
La photo ci-dessus a été réalisée par l'un de mes compagnons de voyage : Mr Christian, le retraité
Après une collation plus que méritée, j'emmène mes deux compagnons sur le secteur du charnier à loup. Nous y trouvons énormément d'indices de loups, dont beaucoup de marquage de territoires.
Nous pratiquons l'approche par une petite sente, et une ombre furtive apparaît à travers les innombrables troncs d'épicéas. Il fait très sombre. Peut-être que j'ai rêvé mais non, il est là ! un bison, un taureau qui se faufile doucement dans ce labyrinthe vert.
Je ne le perçois plus, pourtant je suis sûr qu'il ne nous a pas décelés. Je bouge tout doucement en prenant soin de ne faire craquer aucune branche. Je l'ai retrouvé. Il est là, couché à une cinquantaine de mètres.
Nous allons l'approcher. Le vent est bien placé et je donne les consignes. En aucun cas, il ne faut le regarder lorsque l'on se déplace. Il faut bien regarder ses pieds pour ne pas faire craquer la moindre branche, et bien sûr, ne pas parler. À cette distance cela ne pardonnerait pas. Le moindre bruit et le bison s'évaporerait dans ce dédale d'arbres.
Nous nous trouvons à une dizaine de mètres. Il est vraiment superbe. Il rumine tranquillement et, en aucun cas ne se doute de notre présence. C'est fabuleux de se glisser dans l'intimité de ces géants venus tout droit des âges farouches.
Quand j'étais gamin, je lisais "Rahan", le fils des âges farouches, une super BD qui traitait d'un jeune homme au temps de la préhistoire. Et bien ces êtres extraordinaires que sont les bisons d'Europe ou bien encore le bœuf musqué, me permettent de revivre mes vieux rêves d'enfant, observer la faune de ces temps immémoriaux !
Il ne nous reste plus qu'à repartir car il est grand temps de regagner notre véhicule. Une bonne bière bien méritée, assortie d'une assiette de frites et notre souper nous attendent !
Le 17 novembre 2014
Nous partons pour la prairie où se trouvait hier la grande troupe de bisons. Arrivés sur place, rien. Nous observons différents oiseaux, dont des pics épeiches, des mésanges nonettes, charbonnières ...
Nous continuons plus loin jusqu'à une seconde petite prairie où nous trouvons toute une petite compagnie de bêtes rousses (jeunes sangliers de plus de 6 mois et de moins d'un an et demi).
En fin d'après-midi, nous allons admiré les plus belles églises de bois peint de la région. Déjà très belles de jour, elles deviennent de véritables joyaux durant la nuit grâce à leur éclairage.
La journée prend fin sur ces monuments.
Le 18 novembre 2014
L'aube pointe et il est grand temps de partir en forêt. Nous partons pour une grande balade en direction de trois prairies, 15 km en tout.
Nous arrivons sur un marais où coule une petite rivière, un castor d'Europe y a construit un barrage. La première prairie n'est plus très loin, encore 2 km et nous y serons.
La prairie est là et nous nous engageons tout en prenant soin de vérifier le sens du vent. Je perçois une énorme masse sombre de l'autre côté, puis une seconde, deux taureaux.
Ils sont vraiment beaux. Un troisième se trouve à l'opposé, c'est un jeune taureau qui accompagne les deux grands mâles, question d'apprendre la vie !
La brise tourne. Le jeune prend le vent et traverse la prairie au galop pour rejoindre ses deux compères.
Les 2 photos ci-dessus ont été réalisées par l'un de mes compagnons de voyage : Mr Christian, le retraité
Alors que le bison traverse la prairie, il se met à neigeoter, c'est sublime ...
Nous arriverons sur la deuxième place un peu tardivement. Pas de bison, mais des traces toutes fraîches. Il fait déjà grand jour depuis longtemps et les animaux sont à couvert.
Dans le courant de l'après-midi, nous observerons divers oiseaux croisant notre chemin :
Une superbe observation de bouvreuil pivoine, pic à dos blanc et épeiche , des dizaines de sittelles torchepots, plusieurs grimpereaux des bois ...
Sans compter de magnifiques indices de loups, des traces superbes et toutes fraîches, mais pas l'animal en question. Peut-être nous observe-t-il ...
Le 19 novembre 2014
L'aube pointe lorsque nous prenons la direction de la forêt. Celle-ci a revêtu un léger manteau blanc . Dans une plaine, une ombre massive se détache. C'est un taureau qui se tient là devant nous, il nous sera impossible de l'approcher à cause du vent et de sa position.
Par contre, trois petites bêtes rousses sont là, juste à quelques dizaines de mètres. C'est surprenant le nombre de bêtes rousses que j'ai pu observer lors de ces deux derniers voyages sans adulte !
Je suppose que la chasse y est pour quelque chose. Je sais que cette année, ils ont attribué un grand nombre de bracelets pour diminuer le nombre de sangliers. J'espère qu'ils ont pris en compte que s'ils tirent les adultes, les jeunes bêtes rousses livrés à elles-mêmes auront peu de chance de survivre à l'hiver, et donc, cela pourrait engendrer un effondrement de la population de cette espèce.
Nous prenons la direction du charnier au loup. Les paysages avec la neige sont superbes. À mi-chemin, je relève des traces toutes fraîches de loups, dont des marquages de territoire.
On les pistera sur plus de deux km, mais en vain. Nous constaterons qu'il ont fait fuir deux taureaux sans les taquiner, simplement le fait que les loups soient passés.
La plupart du temps, les taureaux n'ont absolument rien à craindre des loups, surtout s'ils sont plusieurs et en bonne santé. 8 à 900 kg de muscles, voire même pouvant dépasser une tonne, cela fait réfléchir les loups à deux fois avant de tenter quelque chose !
Le 20 novembre 2014
Nous partons, non pas pour la forêt, mais pour Varsovie.
Sur le chemin, nous ferons une pause dans un massif forestier recouvert de son manteau neigeux. Là, nous observerons trois chevreuils.