Finlande : Carélie - Sous le soleil de minuit Du 11/06/2014 au 20/06/2014
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Faunes et paysages merveilleux sont au détour de chacun d'eux.
Finlande : Carélie - Sous le soleil de minuit
Du 11/06/2014 au 20/06/2014 - 3 participants
Le 11 juin 2014
Oulu, j'attends un couple. Les voici, ils passent la porte. Nous ferons connaissance en attendant leur troisième compagnon, il arrive à son tour.
Plus personne ne manque à l'appel. Nous partons enfin pour une traversée longue de 4 h de taïga.
Parvenus à nos pénates, je propose une grande balade dans cette immensité verte "la taïga".
Je leurs montre une aire de balbuzard pêcheur que je connais bien, l'oiseau est sur son nid. Puis je les conduis dans un endroit que je sais riche en élan, et autre mammifères...
Après une approche lente et discrète, nous arrivons sur la berge d'un petit lac post-glacière, là de l'autre coté surgit un mâle, ses bois repoussent, mais cet élan n'en reste pas moins impressionnant.
Il s'éloigne après s'être restauré. Nous repartons, nous croisons quelques lièvres variables, puis sur les bords d'une rivière une femelle d'élan broute.
Il est plus d'une heure du matin il fait toujours jour, par contre une ambiance se dégage de cette scène, magique !
En arrivant à notre chalet, le ciel s’embrase, il rosit, rougit ...
Une nuit salvatrice nous fera le plus grand bien, même si le soleil remonte déjà dans le ciel.
Le 12 juin 2014
Au matin, mes compagnons me rejoignent pour le petit déjeuner, en ressortant nous observeront un couple de gobemouche à demi collier, des mésanges boréales, des pics épeiches, écureuils. Sur le lac un plongeon arctique et des cygnes sauvages.
Voilà une journée qui commence bien. À peine mis le nez dehors que déjà nous admirons certains oiseaux peu communs.
Nous ferons des observations toute la journée en nous baladant, puis il sera temps de remonter à notre logement pour prendre notre dîner, avant de partir pour notre première nuit d'affût sur une place commune à l'ours et aux gloutons.
Nous sommes donc en place vers 17h30. Nous sommes répartis en deux affûts au cœur même de la taïga au milieu d'une petite forêt de bouleaux. Divers oiseaux viennent nous rendre visite : mésanges, pinsons, grand corbeaux ...
Une ourse apparaît à 19h30. Elle cherche de la nourriture dans les hautes herbes. Constamment sur ses gardes, elle se dresse régulièrement sur ses postérieurs, quelque chose la perturbe autre que notre présence.
Elle disparaîtra, réapparaîtra plusieurs fois dans la soirée, certaine fois elle restera presque 1h avant de repartir. Vers 00h10 elle s’éclipse de nouveau, affolée.
Peu de temps après une masse énorme fait son apparition, Brutus, un grand mâle, il fait parti des 5 plus gros ours Finlandais.
Quelques années auparavant j'avais rencontré Goliath qui fait partie lui aussi de ces 5 ours. Entre Goliath et Brutus, très peu de différence, une vingtaine de kilos ; Brutus 350/360 Kg et Goliath 370 Kg.
Notre "monstre" paraît être peu rassuré et semble énervé, la pluie commence. Les animaux n'aiment pas du tout ce temps, cela fausse les odeurs, sans oublier les bruits.
La pluie se transforme en orage. Brutus s'en va, il ne sera resté que quelques minutes.
Oh surprise, après la pluie vers 01h00, notre ami Brutus réapparaît, il restera 2 bonnes heures et se couchera à 3 ou 4 mètres de notre affût.
Le 13 juin 2014
Je me réveille, il est à peine 6 h. Nous sortons de nos affûts à 7h45.
Nous rentrons pour un petit déjeuner bien mérité. Au pied de notre chalet, le gobemouche s'active à l'affût du moindre moustique ou petite mouche étourdie qui lui servira de petit déjeuner, à lui et sa petite famille.
Après une petite sieste, une bonne douche, nous irons nous promener dans les confins de la taïga, découverte de milieu, observation de quelques oiseaux, sans oublier une initiation aux indices de présences :
Sur une piste et, à peine après avoir parcouru quatre cents mètres que nous trouvons déjà les premières traces d'ours et d'élans, rennes forestiers, ainsi que des crottiers de grand tétras.
Il est grand temps de remonter à notre logement pour prendre notre dîner, avant de partir pour notre deuxième nuit d'affût sur une place commune à l'ours et aux gloutons. Cette fois ce ne sera plus en forêt, mais sur une tourbière sur la rive d'un petit lac.
Nous sommes donc en place vers 17h30 où nous sommes répartis dans des affûts individuels. Divers oiseaux viennent nous rendre visite : Chevalier guignette et aboyeur, sarcelle d'hiver, garrot à œil d'or, corneille mantelée, goéland, etc... Un petit caneton de garrot fait des aller retour, nous l'observerons deux bonnes heures, puis des goélands ferons leur apparition et capturerons le caneton.
Un ours apparaît à 20h20. Il cherche de la nourriture dans des rochers. Mais il disparaît vers 20h30, harcelé par les mouettes rieuses et les goélands qui lui disputent ses trouvailles.
Devant l'affût, un renard furète, à la recherche de quelques pitances oubliées par l'ours. Sur le lac, des canards évoluent tandis que des chevaliers font le tour en cherchant dans la vase leurs dîners.
Le 14 juin 2014
Nous sortons de nos affûts à 8h00.
Nous rentrons pour un petit déjeuner bien mérité.
Puis 3h après, nous déjeunons. Il est a peu près 11h45 quand nous repartons pour une nouvelle nuit d'affût, mais cette fois, ce n'est pas forcément l'ours et le glouton qui nous attendent, mais l'ours et le loup peut-être !
C'est une place unique en Europe où toute une meute vient régulièrement, 4 à 5 jours par semaine, voire 6 pour les meilleures semaines.
L'affût se trouve à plus de 70 km de notre logement. Sur la route, nous observerons des courlis cendrés, un courlis corlieu, des pluviers dorés, des cygnes sauvages.
À moins de 2 km de notre affût, des paysages merveilleux que nous admirons, lacs, tourbières, taïga, torrents ...
Nous sommes dans notre affût à 18h.
Une silhouette apparaît dans le lointain sur la tourbière. Il est 19h15. Elle se déplace à vive allure en venant droit sur nous : un glouton. Celui-ci a le dessus de la tête à moitié scalpé. L'an dernier il à échappé de peu à la mort, s'étant fait surprendre par des loups.
Il s'empare d'un morceau de viande ou d'os, impossible de savoir, et repart aussi vite qu'il est venu, emmenant son butin dans la taïga où il trouve refuge.
Il revient peu de temps après, baguenaudant à droite à gauche tout en marquant son territoire un peu partout, à croire qu'il veut montrer à ses agresseur qu'il est de retour et qu'il n'est pas près de leur laisser la place, il à de la chance que les loups ne soient pas là, car les trois quarts du terrain sont à découvert.
Il emporte des morceaux de viande qu'il va dévorer un peu plus loin et vient se resservir. Nous l'observerons deux bonnes heures.
Pendant ce temps, un ours très foncé, presque noir surgit à moins de cent mètres. Il se rapproche. Vraiment magnifique, il me rappelle étrangement un ours que j'ai déjà observé voici plusieurs années, "Goliath", peut-être est-ce lui ?
Il en a la corpulence, et la couleur, il se déplace nonchalamment vers la carcasse, et se repaît.
Puis il réussit à s'emparer d'une partie de la viande et part à couvert avec son morceau.
Des pygargues à queue blanche sont là, juvénile et adulte, attendant leur tribu.
La lumière diminue, le ciel s'embrase mais le jour aussi faible soit-il persiste et moins d'une heure après l'aube pointe avec des couleurs somptueuses sur la tourbière.
Aux petit matin à 7h00 nous aurons une nouvelle visite, un ours qui restera pendant une heure devant nous à contre jour.
Il mangera assis dans l'eau de la tourbière, trouvant dans celle-ci des victuailles peut-être cachées là depuis quelques jours.
Cette position n'est pas très fréquente chez les ours pour se restaurer, mais apparemment, cela lui convient. Il restera 45 minutes assis pour manger. On peut même voir l'eau qui s'écoule de ses griffes et de sa fourrure.
Une observation magnifique !
Le 15 juin 2014
Nous sortons de notre affût, avec mes accolytes, nous allons prendre un petit déjeuner, après cette fabuleuse nuit sous le soleil de minuit.
Puis il nous faudra remonter à notre chalet, une promenade de 70 km. Arrivé sur place nous irons nous coucher, puis en fin d'après midi, temps libre pour vaquer à diverses occupations :
Balade autour du lac, sauna, affût aux oiseaux et écureuils, etc ...
Pour ma part, ce sera affût oiseaux écureuils ...
Puis dîner, et balade dans la taïga jusqu’à 1h00 du matin.
Je les conduis en des lieux magiques et fantomatiques, nous passerons de la taïga aux tourbières sans oublier les lacs et marais.
Plusieurs cygnes sauvages seront observés, garrots, deux grand tétras femelle.
Sur le chemin du retour, deux grues dormant sur une tourbière.
Le 16 juin 2014
Petit déjeuner à 9h00, on pourrait presque parler de grasse mâtinée !
Après cette nuit réparatrice, certains retournerons se coucher, d'autres comme votre serviteur se collerons à l'affût pour les écureuils qui sont en mue, et les oiseaux.
En milieu d'après midi, notre deuxième affût individuel et en binômes pour ceux qui le souhaite. A 17h nous sommes en place, un coucou viendra nous rendre visite, sans compter les garrots à œil d'or, chevalier.
Puis une ourse fait son apparition, elle passe à deux mètres de mon affût. Elle disparaît, réapparaît suivie d'un énorme mâle qui la talonne. Je sens qu'il va se passer quelque chose.
Une tentative d'accouplement qui ne dura pas plus de deux ou trois minutes au milieu de petits bouleaux et de pins sylvestres.
L'ourse se remet en route toujours suivie du mâle. Elle s'arrête mais cette fois sur la tourbière. L'ours la monte ... c'est l'accouplement il durera 45 minutes sans que le mâle ne redescende.
La femelle se déplacera tant bien que mal avec son compagnon sur elle, elle se nourrira alors que son mâle fait son devoir de reproducteur entre plusieurs petites poses.
Mais en aucun cas il ne prend le risque de redescendre de madame.
Un peu avant la fin de l'accouplement un petit ourson observe la scène de loin. Il s'agit du petit de la femelle ; puis un jeune mâle observera aussi l'étreinte de nos deux ours.
L'accouplement fini notre premier mâle s'empressera de chasser ce jeune intrus.
Le mâle revient et passe dans la lumière rasante du soir, ou plutôt dans la lumière du soleil de minuit. C'est vraiment féerique, à cet instant on ne désire plus qu'une chose que le soleil s'immobilise et que l'ours continue de vaquer à ses occupations dans cette lumière ...
Un glouton apparaît. C'est la femelle de la zone, on la reconnait assez facilement à ses sourcils clairs. Elle passe à coté de l'affût, grimpe dans un arbre, redescend, elle ne tient pas en place.
Pour ceux qui ne connaissent pas trop cette espèce, je vais la comparer à Taz, le diable de Tasmanie, le personnage des Looney Tunes de la Warner Bros. Pictures. Cela vous aidera peut-être à imaginer le comportement de notre glouton, un vrai ressort toujours en mouvement.
Le calme revient. Un Ours réapparaît sur la tourbière. Puis un deuxième, deux mâles qui s'évitent. Au bout de 5 minutes, la femelle refait une apparition avant de disparaître au cœur de la taïga.
A 4h00 du matin, les mâles reviennent et nous les observons une bonne vingtaine de minutes avant qu'ils ne disparaissent.
Le 17 juin 2014
Nous quitons nos affûts à 8h.
Mes compagnons ont opté pour repasser une nuit supplémentaire à l'affût loups et ours. Nous repartirons vers 11h avec un pique nique. Je les conduis sur la route où nous croiserons une femelle de grand tétras. Plus loin sur la piste, nous nous arrêtons pour le pique nique au bord d'un magnifique torrent.
Il y a des traces de castor non loin, certainement l'auteur de la hutte que nous apercevons.
Nous reprenons notre chemin pour notre affût et nous arrivons à 18h. Des pygargues se trouvent déjà la, 2 subadultes et 1 adulte.
Ô surprise, un milan noir, subit lui aussi le courroux des corvidés, et un peu plus loin un mâle de faucon crécerelle est perché sur une branche de pin sylvestre.
Ils se font malmener par les corvidés, que ce soit les grands corbeaux, corneilles mantelées, et même les pies s'en mêlent.
Mais les pygargues ne céderont pas. Il se maintiennent sur la place allant régulièrement chercher pitances au sol.
Vers 21h15, le glouton scalpé arrive comme un dératé et va manger directement, tout en urinant sur la charogne.
Comme pour faire passer un message à la meute de loup, qu'il est toujours vivant et qu'il ne compte pas céder et qu'il est prêt à faire volte face.
D'un seul coup, il se redresse, se fige et scrute l'horizon sur la grande tourbière. Il repart tout en prenant soin de marquer un peu partout avec des jets d'urine, il est plus de 23h.
Les pygargues sont toujours là, l'adulte prend les derniers rayons du soleil.
L'aube pointe à peine 45 minutes après le crépuscule, un jeune pygargue est branché sur fond de ciel mauve.
Dans la pénombre des silhouettes se posent sur la tourbière, des pluviers dorés viennent se nourrir.
La louve alpha apparaît comme un fantôme en lisière, il est 5h00 du matin, elle marche nonchalamment sur la tourbière, et se poste juste derrière les petits pins sylvestres.
La louve réapparaît, suivi de près par un loup, puis un second, nous en dénombrons trois, dont le loup alpha avec sa louve et un subalterne .
Les loups, sans demander leurs restes, reparte tranquillement après avoir grappillé quelques lambeaux de chair sur la carcasse, ils disparaissent dans les profondeur de la taïga tout en gravissant une petite colline.
Il est presque 7h00, un ours, fait son entrée il semble comme indisposé par l'odeur fraîche des loups. Il traverse non sans mal une partie de la tourbière, s'enlisant jusqu'à la moitié des pattes, pour se rendre vers la carcasse. Il arrache un bon morceau, puis il arrive à soulever la carcasse et s'en va avec pour la dévorer un peu plus à couvert. Les pygargues n'ont toujours pas déserté la zone, malgré l'acharnement des corbeaux, corneilles, la plaie des rapaces !
Nous repartons de notre affût pour rejoindre notre chalet pour notre petit déjeuner après cette nuit magique et nous reposer.
Le 18 juin 2014
Grasse matinée pour certains, promenade pour d'autres, sauna, ou bien encore, affût aux oiseaux et aux écureuils.
Nous partons en milieu d'après-midi pour notre dernière balade dans les confins de la taïga.
Puis retour à notre chalet pour un repos bien mérité.
Le 19 juin 2014
Nous ne sommes plus qu'à 2 heures de route de l'aéroport, nous nous arrêtons pour déjeuner sur la rive d'un lac, juste après avoir observé une bécasse des bois posé sur le bas coté. Parvenus à destination, il est l'heure de se dire au revoir.